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Uniqlo: les salariés japonais incités à moins travailler

Uniqlo met toutes les chances de son côté pour recruter.

Uniqlo met toutes les chances de son côté pour recruter. - Thomas Samson - AFP

Au Japon, le secteur du commerce a du mal à recruter. La chaine d'habillement tente donc de séduire.

Uniqlo prend soin de ses salariés. La chaîne nippone d'habillement va proposer à une partie de ses salariés au Japon de ne travailler que quatre jours par semaine pour pouvoir notamment consacrer les trois autres à leurs jeunes enfants ou parents âgés, a indiqué jeudi un porte-parole du groupe.

Evidemment ce geste de générosité n'est pas anodin. "Il s'agit de cette façon d'attirer du personnel et de le conserver", a-t-il expliqué à l'AFP. Le secteur du commerce au Japon rencontre de grosses difficultés pour trouver de la main-d'oeuvre, tant la demande est importante. De très nombreuses boutiques affichent en vitrine des annonces de recrutement.

Selon le ministère du Travail, tous secteurs confondus, il y avait en juin (derniers chiffres disponibles) quelque 119 offres d'emploi pour 100 demandes, un ratio inédit depuis plus de deux décennies. Le taux de chômage oscille ces derniers mois autour de 3,4%.

10.000 salariés pourraient être concernés

Des femmes hésitent à postuler pour un poste à temps plein ou à conserver leur emploi à cause des charges familiales qui leur incombent, qu'il s'agisse de s'occuper des enfants ou de veiller sur un ou des parents âgés. Le système 4 jours de travail et 3 jours de repos, qui devrait être proposé à compter d'octobre, ne s'accompagnerait pas d'une réduction de salaire, la durée journalière de labeur étant allongée à 10 heures contre 8.

En outre, les jours de congé seraient essentiellement pris en semaine pour garantir suffisamment de personnel dans les boutiques les samedis et dimanches, période d'affluence.

Uniqlo, que coiffe le groupe Fast Retailing, proposera d'abord ce schéma de travail à quelque 10.000 salariés de ses plus de 840 magasins japonais, mais pourrait ensuite étendre le dispositif. Immédiatement après l'accident de Fukushima en mars 2011, désastre nucléaire qui avait imposé d'économiser de l'électricité, plusieurs entreprises avaient opté pour une augmentation des journées de congé hebdomadaire, mais sont revenues ensuite au mode de fonctionnement antérieur avec seulement deux jours de repos.

Toutefois, la pénurie de main-d'oeuvre et les revendications croissantes d'un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée conduisent à une diversification plus importante des modes de travail (à distance, suppression des heures supplémentaires nocturnes, etc.). Ces évolutions sont néanmoins jugées beaucoup trop lentes et le système encore trop pénalisant pour les femmes.

D. L. avec AFP