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La BCE met en garde la France

Mario Draghi a rappelé que "les grands pays doivent s'en tenir aux règles budgétaires".

Mario Draghi a rappelé que "les grands pays doivent s'en tenir aux règles budgétaires". - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La Banque centrale européenne a décidé, ce jeudi 3 avril, d'opter pour un statu quo de ses taux. Son président Mario Draghi a toutefois révélé que l'assouplissement quantitatif est désormais envisagé. Il a aussi adressé un avertissement à la France sur les déficits.

Comme l'anticipait la grande majorité des économistes, la Banque centrale européenne n'est pas passée à l'action, ce jeudi 3 avril. Elle ainsi décidé de maintenir ses taux directeurs à leur niveau actuel (soit 0,25% pour le principal).

Néanmoins, lors de sa conférence, le président de l'institution européenne, Mario Draghi a tenté de rassurer les esprits. Evoquant l'inflation extrêmement basse en zone euro, il a indiqué que les prix devraient se redresser en avril, avant de progressivement remonter et se rapprocher des 2%, fin 2016.

Surtout, Mario Draghi a donné plusieurs signes de nature à contenter les marchés, qui attendent que la BCE muscle son action. Il a ainsi révélé que la BCE n'exclut pas de "nouvelles mesures non conventionnelles" et que son conseil des gouverneurs "est unanime sur son engagement à utiliser tous les instruments non-conventionnels dans le respect de son mandat".

Le but: "faire face de façon efficace aux risques d'une période trop prolongée de faible inflation", a-t-il rappelé. Autrement dit: éviter que la baisse des prix envahissent la zone euro.

L'assouplissement quantitatif discuté

Il a surtout affirmé qu'"un assouplissement de la politique monétaire de la BCE" n'était pas à exclure et a même révélé qu' "un assouplissement quantitatif (un rachat d'actifs sur les marchés, ndlr)" a été discuté au sein du conseil des gouverneurs.

Il a précisé que cette option devra tenir compte des particularités des canaux de transmission de la BCE, qui transmet sa politique monétaire via le système bancaire. "L'effet final de [cet assouplissement] dépendra de l'état de santé des banques", a-t-il ainsi poursuivi.La mesure portera sur de la dette privée, a-t-il également indiqué.

Autre déclaration importante, Mario Draghi a fait savoir que "nous allons suivre de très près les risques en matière d'évolution des taux", ajoutant également que l'évolution du taux de change prenait "une place de plus en plus importante" dans l'analyse économique de la Banque centrale européenne.

Avertissement sur la France et les déficits

Autre annonce, et non des moindres, Mario Draghi a adressé un important avertissement à la France. Interrogé sur cette dernière, Mario Draghi, a alors déclaré qu'il est important que "les grands pays s'en tiennent aux règles budgétaires" ajoutant qu'"affaiblir les règles convenues affaiblit la confiance".

Des propos qui sonnent comme une importante mise en garde alors que ce jeudi matin, le ministre des Finances Michel Sapin a fait comprendre qu'il négocierait un nouveau délai avec Bruxelles pour ramener le déficit sous les 3% de PIB.

Julien Marion