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VanMoof, le vélo connecté qui veut conquérir Paris et lutter contre le vol

Avec ses vélos connectés, VanMoof veut lutter contre le vol.

Avec ses vélos connectés, VanMoof veut lutter contre le vol. - VanMoof

Convaincue que les vols de vélos découragent les Parisiens de s'y mettre, l'entreprise néerlandaise VanMoof s'installe dans la capitale avec des vélos high-tech dotés d'une protection contre le vol, avec des formules de location sur abonnement à 19 euros par mois.

VanMoof va peut-être devenir une alternative pour les orphelins du Vélib'. Alors que le vélo parisien en libre-service est quasi-inutilisable, un nouvel acteur du marché du vélo fait son entrée dans la capitale. VanMoof, société fondée par les frères Taco et Ties Carlier en 2009 à Amsterdam, fait le pari de mettre les Parisiens au vélo high-tech sans pour autant dévaliser leur compte en banque.

Depuis le 24 avril à Paris et avant l'ouverture d'une boutique au mois de mai, l'entreprise propose pour 19 euros par mois de rouler au quotidien avec deux modèles de vélos connectés, normalement vendus à partir de 898 euros et 1098 euros. Les abonnés doivent s'acquitter d'un "droit de clé" à 298 euros qui leur donne ensuite accès à un vélo personnel.

Réparation illimitée et remplacement en cas de vol

Pour le prix de l'abonnement, les abonnés ont droit à la réparation illimitée de leur vélo et au remplacement du vélo en cas de vol. A titre de comparaison, un abonnement au Vélib' mécanique coûte actuellement 3,10 euros par mois puis 1 euro la demi-heure après trente minutes d'utilisation. Le service est plus cher, mais à ce tarif les abonnés disposent de leur propre vélo équipé d'une technologie anti-vol, l'argument des vélos VanMoof. 

"Beaucoup de gens achètent un vélo bas de gamme ou n'investissent pas dans un vélo à cause des problèmes de vol. Si vous résolvez ce problème de vol, les gens n'auront plus peur de s'offrir un vélo de qualité", estime Taco Carlier.

Pour décourager les voleurs, les vélos disponibles en abonnement sont équipés de plusieurs dispositifs. D'abord, un cadenas intégré au vélo qui permet de le verrouiller. Ensuite, grâce à une application sur son smartphone le vélo reconnaît en Bluetooth son propriétaire lorsqu'il est à proximité et désactive le système de défense.

Une alarme et une géolocalisation du vélo

Lorsque justement une autre personne que son propriétaire manipule le vélo, une alarme commence à sonner de plus en plus fort.

"Si quelqu'un continue de toucher le vélo, l'alarme va continuer de sonner et nos serveurs vont être informés que le vélo est déplacé", explique Taco Carlier.

Le vélo dispose aussi d'un système de géolocalisation qui doit permettre aux équipes de VanMoof de retrouver le vélo. Le modèle de l'abonnement veut s'inscrire contre "l'économie du jetable" en proposant des vélos techniques à des tarifs accessibles. Un vrai contraste avec le "free-floating" et ses vélos massivement victimes de vandalisme et qui doivent être remplacés.

"Tous les modèles sont intéressants s'ils permettent de mettre les gens sur un vélo. Mais si voulez vraiment vous y mettre, si vous utilisez le vélo au quotidien, avoir son propre vélo est plus intéressant", souligne Taco Carlier. 

VanMoof prévoit aussi de déployer prochainement un vélo électrique, vendu autour de 3500 euros sur le marché. La formule d'abonnement devrait être plus chère que l'abonnement de base. 

"Montrer l'alternative qu'est le vélo dans les villes"

Alors que Paris ambitionne de devenir la capitale du vélo en 2020, VanMoof qui lance ses abonnements simultanément à Amsterdam, New York ou encore Tokyo mise beaucoup sur la France.

"Il y a trois semaines lorsque nous avons commencé à collecter les adresses de personnes intéressées, 3000 personnes à Paris ont manifesté leur intérêt pour notre nouvelle formule, directement derrière Amsterdam. Peut-être que les problèmes du Vélib' y sont pour quelque chose...", glisse Taco Carlier qui espère malgré tout que le vélo parisien en libre-service se remettra vite.

"Le plus important, c'est de montrer l'alternative qu'est le vélo dans les villes", poursuit-il. Il y a beaucoup de bouchons à Paris et le vélo est une bonne solution pour lutter contre cela", poursuit-il. D'ici 2020, Paris s'est fixé pour objectif de doubler la longueur de ses voies cyclables, pour parvenir à 1400 km de piste. 100.000 places de stationnement en plus pour les vélos doivent aussi voir le jour. 

Carole Blanchard