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Transports

Velib': Smovengo accuse JCDecaux et l'administration d'être responsables de ses ratés

Le nouvel opérateur des Velib' à Paris estime qu'on lui met "des bâtons dans les roues", ce qui freine le déploiement de ses vélos en libre-service. Parmi les coupables désignés : l'ancien opérateur JCDecaux et la gestion administrative menée par le SAVM.

Smovengo ne veut pas endosser la responsabilité du retard du déploiement du Vélib' à Paris, et refuse qu'on mette en cause son manque d'expérience. Dans un communiqué publié ce 11 mars, le consortium réunissant Indigo, Movibia, Moventia et Smoove explique travailler d'arrache-pied pour améliorer les choses et augmenter le nombre de stations disponibles. "Encore faut-il qu'on ne nous mette pas des bâtons dans les roues", fait valoir Smovengo.

Parmi les empêcheurs de tourner en rond cités dans le communiqué JCDecaux arrive en tête. L'ancien opérateur des Velib' à Paris "a tout tenté par ses recours juridiques (tous perdus !) et ses manœuvres dilatoires, y compris en matière sociale, pour retarder le passage de relais."

Smovengo lui reproche aussi des "déclarations agressives et mensongères" ainsi que des retards pour le démontage de ses stations dont le nouvel opérateur fait les frais. Pour preuve "Chacun peut aisément constater dans les rues de Paris la présence, encore à ce jour, des stations que notre prédécesseur devait avoir démontées."

Les pénalités s'accumulent

Smovengo reproche aussi au SAVM, le Syndicat Autolib' et Vélib' Métropole, une mauvaise gestion administrative du projet. "Pour que l'opérateur exécute bien sa tâche, encore faut-il que le donneur d'ordre assume toutes les responsabilités qui lui incombent." Smovengo cite en exemple les six semaines de perdues par le SAVM pour la validation du design des vélos et des bornes, un cahier des charges incomplets ou encore des négociations sociales pour la réembauche des personnels Cyclocity qui se sont prolongées et ont retardé la constitution des équipes techniques. L'électrification des stations prend aussi du retard car certaines informations techniques ne sont pas disponibles.

Au 7 mars, 355 stations de Vélib' étaient en service, alors que le contrat avec le Syndicat Autolib' Vélib' Métropole prévoyait 700 stations pour le 1er janvier. A la fin du mois de mars, ce sont 1.400 stations qu devaient être en service à Paris et dans les 60 communes environnantes, soit 20.000 Velib' dont 30% électriques. Ces retards coûtent cher à l'opérateur : Smovengo s'est vu infliger un million d'euros de pénalités pour le mois en cours. Cette somme vient s'ajouter aux 2 millions d'euros de pénalités financières qu'il doit verser pour les retards accumulés en janvier et février.

La rédaction