BFM Business
Energie

"Veolia a un an d'avance sur son désendettement"

Antoine Frérot veut désendetter Veolia pour que l'entreprise puisse investir dans des marchés en pleine croissance

Antoine Frérot veut désendetter Veolia pour que l'entreprise puisse investir dans des marchés en pleine croissance - -

Antoine Frérot, patron de Veolia, explique, ce jeudi 17 janvier, à BFM Business que son groupe a accéléré son désendettement. Il va ainsi pouvoir donner l'accent sur des marchés en croissance, tels que le démantèlement nucléaire.

Veolia est en bonne voie pour redresser sa structure financière et se redéployer vers de nouveaux marchés.

Invité dans l’émission Good Morning Business de BFM Business, son PDG Antoine Frérot indique ainsi que l’entreprise va bientôt publier ses résultats et que l’"on pourra constater que nous avons pratiquement un an d’avance sur le programme de désendettement de notre entreprise", affirme-t-il.

Cette dette s’élevait à 15,2 milliards d’euros au 30 septembre dernier, et l’objectif d’Antoine Frérot est de la ramener à 12 milliards d’euros d’ici 2014. Cet endettement avait provoqué en 2011 la chute du cours de Bourse de Veolia, avec une dégringolade de 61,3%. Début novembre 2012, Veolia prévoyait de réduire son endettement de 2,5 à 3 milliards d'euros au quatrième trimestre, notamment via des cessions d'actifs.

"Nous créons le nouveau Veolia", affirme le dirigeant. Car la réduction de cette dette doit redonner de la marge de manœuvre à l’entreprise pour qu'elle se projete sur des marchés en croissance. 

Veolia joue la carte du démantèlement nucléaire

Le démantèlement nucléaire est l'un d'entre-eux.Veolia a ainsi signé un accord avec le Commissariat à l’énergie atomique, mardi 15 janvier, pour assainir plusieurs sites.

Antoine Frérot n’est pas avare de chiffres. Il rappelle ainsi que ce marché "est évalué à 200 milliards d’euros sur 20 ans par les experts c’est-à-dire 10 milliards par an en rythme de croisière". Un marché mondial dont Veolia compte bien s'accaparer le quart. Une grosse partie concerne l'Europe : "300 réacteurs doivent être mis à l’arrêt d’ici 2030 dont 150 en Europe" ajoute Antoine Frérot.

Et sur cette activité, "il n’y pas encore d’entreprise qui font ce métier(…) Comme c’est technique il y a peu d’acteur"

Par rapport aux spécialistes du nucléaire, Veolia a une carte à jouer. "Quand vous êtes exploitant ou constructeur nucléaire vous êtes un peu juge et partie. Vous n’allez pas dire que la centrale est mal construite et que vous pouvez la déconstruire. Vous pouvez être mis en mis en doute. L’intérêt de Veolia dans ce secteur est de n’être ni constructeur ni opérateur donc plus neutre. A compétence égale cette neutralité a de la valeur".

Parmi les autres relais de croissance cités par Antoine Frérot, le gaz de schiste. Veolia va ainsi développer une activité qui consiste à garantir la non-pollution de l’eau utilisée pour extraire les gaz de schiste. "Nous avons des expériences sur ce sujet en Pologne et aux Etats-Unis", indique Antoine Frérot.

Julien Marion