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Transports

Vers une hausse des tarifs des aéroports parisiens?

Aéroport de Paris a augmenté sa redevance de 30% entre 2005 et 2013.

Aéroport de Paris a augmenté sa redevance de 30% entre 2005 et 2013. - Pierre Andrieu - AFP

ADP souhaite augmenter de 2,4% l’année prochaine la redevance payée par les compagnies et les prestataires présents sur Orly et Roissy, selon le JDD de ce 14 décembre. Le gouvernement devra trancher d’ici à février.

Aéroport de Paris (ADP) est en train de se pencher sur sa grille de tarifs de l’année prochaine. L’exploitant de Orly et Roissy compte augmenter sa redevance aéroportuaire de 2,4%, selon des informations du Journal du Dimanche de ce 14 décembre. Une hausse qui est naturellement très mal accueillie par les compagnies aériennes et les prestataires concernés, qui ont découvert les intentions d’ADP via un document de travail qui leur a été transmis. Ces dernières tablaient plutôt pour un gel des tarifs, plus en rapport avec le niveau quasi-nul de l’inflation.

Car ADP a eu la main lourde ces dernières années. En 2014, le gestionnaire parisien a augmenté la redevance de 2,95%. Et même si en 2010, ADP avait décidé de geler ses tarifs, la redevance a augmenté de 30% depuis 2005. Actuellement, sur un billet Paris-Nice, payé 120 euros, la part des taxes d’aéroports s’élèverait à 10 euros. Les compagnies estiment que Roissy et Orly sont devenus les aéroports les plus chers d’Europe.

Taxer les hôtels et les boutiques

Pour sa part, ADP estime rester très compétitif, notamment parce que les hausses qu’il a appliqué sont très inférieures à ce qui s’est fait dans les autres aéroports. Et de citer celui de Francfort, qui a augmenté sa redevance de 4,4% par an entre 2009 et 2013 ou encore celui de Londres Heathrow, qui a grimpé de 10% par an.

Un porte-parole d’ADP minimise aussi la portée de ces augmentations puisque "les redevances aéroportuaires représentent en moyenne moins de 5% des couts d’exploitation d’une compagnie aérienne, très, très loin derrière la facture de carburant ou encore les frais de personnels".

Reste que c’est à l’Etat de trancher : il devra le faire d’ici la fin du mois de février, la mise en application des nouveaux tarifs intervenant au 1er avril de chaque année. Mais ADP est loin d’être en terrain conquis. Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, a remis le mois dernier au Premier ministre Manuel Valls douze propositions pour sauver le transport aérien français. Il pointe la lourdeur du mécanisme de hausse des taxes et des redevances qui menace l’avenir des compagnies française. Et préconise ainsi un gel du niveau des redevances, puis à terme une baisse. Le rapport préconise en revanche d’élargir l’assiette de la taxe aéroportuaire, pour que les boutiques, les hôtels, les parkings y soient aussi soumis.

C.C.