Vers une nouvelle cure d'amaigrissement chez Alcatel?
Alors que la prime de départ de l'ex-patron Michel Combes a défrayé la chronique la semaine dernière, un nouveau tour de vis est redouté chez Alcatel-Lucent. Pour rappel, l'industriel franco- américain a été racheté en avril dernier par le finlandais Nokia pour un total de 15,6 milliards d'euros.
La finalisation de la transaction est attendue pour le premier semestre 2016. Dans l'expectative, les employés d'Alcatel-Lucent s'attendent au pire. Pour avoir une idée d'éventuelles suppressions de postes à venir, les représentants du personnel ont commandé une étude auprès du cabinet d'experts Syndex.
Ce dernier a basé ses estimations en prenant en compte les 900 millions d'euros d'économies annoncées par Nokia et en répliquant la restructuration engagée par Michel Combes en 2013, qui s'était traduite par 10.000 suppressions de postes.
500 suppressions redoutées en France
Le cabinet a ainsi rendu des conclusions dont le Journal du dimanche de ce 6 septembre a obtenu copie. Verdict: les experts de Syndex évaluent à plus de 10.000 le nombre de postes qui seraient menacés dans le monde au sein du nouveau groupe formé par Alcatel-Lucent et Nokia. Soit environ 10% de l'ensemble des effectifs de la nouvelle entité (environ 100.000 postes).
En France, les syndicats redoutent 500 suppressions de postes. Certes, Nokia s'était engagé à maintenir les emplois en France pendant deux ans, et même d'embaucher 500 ingénieurs en recherche et développement. "Si Nokia maintient les effectifs mais recrute en R&D ça veut dire que 500 postes seront supprimés dans les fonctions supports", fait valoir Hervé Lasalle élu de la CFDT auprès du JDD.
De plus, une source proche de Nokia, citée par le journal dominical, explique qu'il y aura forcément des coupes "dans ces métiers où il y a beaucoup de doublons", faisant référence aux fonctions supports, au nombre de 2.000 en France.
Pour ce qui est des 2.500 ingénieurs, le JDD rappelle que Nokia compte les maintenir en poste pendant quatre ans. Mais au-delà de ce terme, les inquiétudes sont vives dans la mesure où la majorité de ces ingénieurs travaillent sur la recherche dans le mobile, ce qui risque de créer des doublons avec les ingénieurs de Nokia.
Enfin, le cabinet Syndex explique que les économies pourraient être encore plus fortes qu'il n'y paraît. Les synergies de 900 millions d'euros annoncées par Nokia représentent un chiffre net et non brut. Ce qui signifie qu'il faudrait compenser la baisse de revenus due à l'inévitable perte de clients.
Au final, selon le JDD qui évoque "certaines sources", les économies se situeraient dans une fourchette située entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros. Et à ce moment-là les suppressions de postes au niveau mondial pourraient aller jusqu'à 15.000…