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Virgin : Filippetti dénonce la « concurrence déloyale » d'Amazon

Aurélie Filippetti trouve avec Virgin son dossier le plus épineux depuis son entrée au gouvernement.

Aurélie Filippetti trouve avec Virgin son dossier le plus épineux depuis son entrée au gouvernement. - -

Alors que la direction de Virgin Megastore s'apprête à déposer le bilan, menaçant 1 000 emplois, Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, a dénoncé mercredi la « concurrence déloyale » de distributeurs en ligne comme Amazon.

Coup de gueule d'Aurélie Filippetti dans la chute de Virgin Megastore : la ministre de la Culture dénonce « la concurrence déloyale » de distributeurs en ligne comme Amazon, alors que Virgin Megastore a annoncé son dépôt de bilan. Ces entreprises « ne sont pas soumises à la même fiscalité que les entreprises localisées physiquement en France », accuse Aurélie Filippetti.
En effet, Amazon est une entreprise de commerce électronique basée à Seattle, aux Etats-Unis, et fait partie, avec Apple, Google et Facebook, des quatre géants mondiaux (« big four ») d'Internet.
De fait, les magasins spécialisés comme Virgin Megastore sont « soumis à une véritable révolution et à une concurrence déloyale qui est le fait, il faut bien le dire, de certaines grandes entreprises de type Amazon », analyse la ministre. Virgin a pris de plein fouet l'effondrement du marché et de la vente physique des CD et DVD.

Le gouvernement prépare la réplique

Le gouvernement a commandé un rapport sur la fiscalité à l'ère du numérique, qui lui sera remis dans le courant du mois, « avec des propositions pour pouvoir lutter contre cette forme de contournement de la législation fiscale ». Plusieurs pays, dont la France, ont ouvert des enquêtes sur les pratiques d'optimisation, pour ne pas dire d'évitement fiscal de géants d'internet comme Google.
Ces opérations consistent à minimiser le bénéfice réalisé par une filiale dans un pays jugé trop taxateur, pour le répercuter dans une entreprise « mère » siégeant dans un pays fiscalement moins gourmand.
« C'est facile pour des très grosses entreprises mondialisées de localiser leur siège au Luxembourg ou en Irlande pour échapper à l'impôt sur les sociétés et à la TVA », a souligné mercredi Aurélie Filippetti.

A la recherche d'un repreneur pour Virgin

Alors que Virgin va dépser son bilan ce mercredi devant le tribunal de commerce, la cessation de paiement est la première démarche que doit accomplir une entreprise qui n'est plus en mesure de régler ses créanciers. Une telle procédure peut déboucher au mieux sur un redressement judiciaire, au pire sur une liquidation, en clair la disparition de l'entreprise.
L'intersyndicale de Virgin a appelé à la mobilisation mercredi devant tous les magasins français de la chaîne, et notamment devant le vaisseau amiral du groupe, sur les Champs-Elysées. Après avoir reçu les représentants syndicaux puis la direction, Aurélie Filippetti a affirmé que le gouvernement suivrait « avec beaucoup d'attention » les suites données au dépôt de bilan.
La ministre de la Culture a précisé que l'on s'acheminait vers un redressement judiciaire qui donnera un délai au gouvernement pour trouver un éventuel repreneur et suivre au cas par cas la situation de chaque magasin et des employés.
Aurélie Filippetti a écarté une possible nationalisation temporaire de Virgin Megastore, comme celle qui avait été envisagée pour le site sidérurgique de Florange, soulignant qu'il s'agissait cette fois de « produits culturels ».

La Rédaction avec agences