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Vivarte: le parachute doré de l'ex-PDG

Vivarte a annoncé mardi la suppression de 1.600 postes

Vivarte a annoncé mardi la suppression de 1.600 postes - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

L'ancien patron du groupe, qui vient d'annoncer la suppression de 1.600 postes, avait quitté l'entreprise en octobre dernier en touchant un chèque de plus de 3 millions d'euros, révèle Le Parisien ce jeudi 9 avril. Ce que l'intéressé conteste fermement évoquant "un document erroné".

C'est une révélation qui tombe à pic. L'ex-PDG du groupe Vivarte (enseignes La Halle, André, Kookaï...), dont la nouvelle direction a annoncé mardi la suppression de 1.600 postes, a quitté ses fonctions en octobre avec un chèque de plus de trois millions d'euros, révèle Le Parisien, ce jeudi 9 avril.

"3,075 millions d'euros : c'est le montant des indemnités de départ touchées par Marc Lelandais, ex-PDG du groupe Vivarte, remercié fin octobre dernier après deux ans d'exercice", affirme le quotidien qui a pu consulter "l'accord de transaction".

L'ex-PDG a été remercié pour "désaccord sur la conduite future du groupe", rappelle le journal. Selon l'accord de transaction signé le 29 octobre 2014 avec la direction, Marc Lelandais a touché "un bonus pour restructuration d'un montant de 1 million d'euros, auquel s'ajoute une indemnité de sortie de 1 million d'euros, selon les termes prévus dans son contrat d'embauche de juillet 2012, ainsi que 1,075 million d'euros pour solde tout compte", détaille Le Parisien.

Dans un communiqué publié ce jeudi, Marc Lelandais conteste fermement ces informations. "Le document présenté est erroné et ne correspond pas à mes indemnités de départ", rétorque l'ancien patron de Vivarte.

"J'ai mené avec succès la restructuration financière de ce groupe qui a conduit à l'annulation de deux milliards de dettes et l'apport sous la contrainte d'une procédure de conciliation de 500 millions de cash et ai dû le quitter suite à de fortes divergences de méthodes avec les fonds créanciers devenus actionnaires, notamment sur la rémunération excessive du conseil d'administration qu'ils entendaient constituer", écrit-il dans son texte.

"Devant un tel procédé et de telles méthodes je me réserve le droit de rétablir la vérité par toutes voies légales", ajoute-t-il.

Macron "choqué"

Interrogé sur RTL avant le démenti de l'ancien patron, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est dit "évidemment" choqué par l'attribution d'une telle somme au dirigeant d'une entreprise en difficulté.

"C'est une forme d'éthique que de considérer que, quand on est dans une entreprise en difficulté, qu'on a essayé un retournement qui n'a pas marché, il est indécent de toucher ces sommes là", a estimé Emmanuel Macron, en précisant qu'il s'agissait d'un problème à régler au niveau des actionnaires. "Je ne vais pas faire une loi pour le patron de Vivarte", a souligné le ministre.

1.600 postes supprimés

La direction du groupe Vivarte, qui emploie plus de 17.000 salariés en France, a annoncé mardi, lors de comités centraux d'entreprise (CCE) dans les enseignes, la suppression de 1.600 postes. Principale enseigne touchée, La Halle aux Vêtements, l'une des plus importantes du groupe, qui subira la fermeture de 174 magasins sur 620.

Mais 23 magasins supplémentaires pourraient aussi baisser le rideau, faute de repreneurs. Soit au total 1.520 postes supprimés (magasins, logistique, siège) dans une enseigne qui emploie 4.000 salariés.

Chez le chausseur André (environ 500 salariés), 37 magasins vont aussi mettre la clé sous la porte, avec une centaine de suppressions de postes.

J.M. avec AFP