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Vivendi affirme que son offensive sur Mediaset "n'est pas une OPA hostile"

Des administrateurs du groupe Vivendi lors d'une assemblée générale. (image d'illustration)

Des administrateurs du groupe Vivendi lors d'une assemblée générale. (image d'illustration) - Éric Piermont

Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, a assuré dans une interview au Corriere della Sera que l'offensive du groupe français sur Mediaset n'était pas une OPA "hostile".

"Je comprends que la rapidité avec laquelle nous avons agi puisse susciter de l'émotion", a expliqué Arnaud de Puyfontaine. "C'est notre façon d'arriver à un résultat positif, mais nous ne sommes pas hostiles". Réagissant à l'interview accordée par le président du directoire de Vivendi, Mediaset a réaffirmé samedi dans un communiqué qu'il n'existait "aucune négociation" avec l'entreprise. 

Le groupe français a annoncé cette semaine être parvenu à une participation de 20% -son objectif avancé- dans Mediaset, premier groupe italien de radio-télévision privé contrôlé par la famille de l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Dénonçant une opération hostile, la famille Berlusconi s'est lancée, en riposte, dans l'achat de titres pour monter à 38,266% du capital et 39,775% en termes de droits de vote au sein du groupe italien. Elle détenait jusqu'alors un peu moins de 35% du capital. Le gouvernement italien est aussi intervenu dans la bataille jugeant inappropriée l'opération de Vivendi et évoquant une "escalade hostile".

Vivendi a déboursé "800 millions d'euros" pour l'opération 

À la suite d'une plainte de Fininvest, la holding des Berlusconi, la justice italienne a ouvert une enquête pour manipulation de marché, la remise en cause cet été par Vivendi d'un accord stratégique signé en avril ayant débouché sur un conflit acrimonieux qui a fait chuter le titre de Mediaset de 30%.

"Il ne s'agit pas d'une escalade des Français qui visent à conquérir un joyau de la couronne d'Italie", assure Arnaud de Puyfontaine, qui dit avoir rencontré vendredi le patron de Mediaset, Pier Silvio Berlusconi, le fils de l'ex-président du Conseil. "Nous avons un intérêt sur le long terme, nous voulons être des partenaires industriels. C'est un projet dans lequel nous croyons beaucoup", explique le dirigeant, qui a précisé que Vivendi avait déboursé "environ 800 millions d'euros" dans cette opération. 

Le groupe italien a par ailleurs souligné samedi que lors de la rencontre entre MM. de Puyfontaine et Berlusconi, "demandée par Vivendi", Mediaset avait "réaffirmé ses positions, en tenant compte qu'il (était) de son devoir de veiller aux intérêts de la société et de tous ses actionnaires, pas seulement ceux qui détiennent 20% des actions".

A.M. avec AFP