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Pourquoi Vivendi vend SFR

Numericable et Bouygues ont relevé leurs offres pour mettre la main sur SFR.

Numericable et Bouygues ont relevé leurs offres pour mettre la main sur SFR. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Après Bouygues, c'est au tour de Numericable de se montrer de plus en plus intéressé par SFR. Mais la question de la stratégie de Vivendi se pose.

Rien n'est gagné pour Bouygues. Selon Reuters, Numericable aurait amélioré son offre sur SFR, la filiale télécom de Vivendi. Le cablo-opérateur aurait relevé la partie en cash de sa proposition d'un montant qui pourrait atteindre 850 millions d'euros. Une information que le groupe ne confirme pas, mais selon nos informations, Numericable s'apprête à faire une déclaration d'ici la fin de journée. 

Vivendi devra donc trancher entre deux propositions améliorées pour l'opérateur, le candidat concurrent, Bouygues, ayant confirmé en début de journée qu'il avait relevé de 800 millions d'euros la partie numéraire de son offre pour la porter à 11,3 milliards d'euros.

Vivendi veut du cash

Vivendi qui s'apprêterait donc à se séparer de SFR. Quant à savoir quelle sera sa stratégie sur le plus-long terme, nous sommes toujours dans le flou.

C'est une question qui se pose depuis longtemps chez Vivendi. Et qui continue de se poser. Vivendi, certes, cède des activités et accumule du cash depuis quelques mois (Maroc Télécom cédé pour plus de 4 milliards d'euros, Activision dans les jeux vidéo cédé pour près de 6 milliards, …).

Du cash donc, mais pour quoi faire? Ce qu'expliquent les analystes c'est que faire du tri, c'est bien, mais cela ne fait pas une stratégie.

Manque de synergies

Il y a encore chez Vivendi des métiers qui ne procurent pas vraiment de synergies entre eux: les médias, avec Canal+ en première ligne, la musique avec Universal Music, le fournisseur d'accès brésilien GVT que le groupe n'a pas réussi à vendre dans de bonnes conditions pour l'instant.

Alors sur le plan stratégique, il y a un scénario de plus en plus évoqué. C'est celui d'un groupe, dans lequel Universal serait toujours présent, mais un groupe qui serait quand même en grande partie tournée vers les médias. Cela veut dire continuer de développer Canal+ à l'international, vers l'Afrique notamment.

Mais aussi, l'idée de construire un groupe de média intégré, avec le groupe publicitaire Havas qui reste la première agence média en France, et dont Vincent Bolloré détient 37%. Il est dirigé depuis l'été dernier par son fils Yannick Bolloré, ce qui a relancé les spéculations. Havas se cherche un avenir, après ce gros deal dans la pub entre Publicis-Omnicom qui l'a fragilisé.

Guillaume Paul avec BFMBusiness.com