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Vivendi verse à Jean-Bernard Levy 3,9 millions d'euros d'indemnités de départ

Jean-Bernard Lévy présentant les résultats du groupe Vivendi

Jean-Bernard Lévy présentant les résultats du groupe Vivendi - -

L'ancien président du directoire a bénéficié du "golden parachute" prévu à son contrat.

L'avantage des "golden parachutes", c'est qu'on peut les toucher même quand son bilan est plus que décrié... Jean-Bernard Lévy vient ainsi de recevoir de Vivendi un chèque de 3,88 millions d'euros au titre de ses indemnités de départ. Le contrat de l'ancien président du directoire lui donnait, en effet, droit à un tel parachute doré, sauf en cas de faute grave ou de départ de sa "propre initiative" -on peut donc en conclure que, formellement, Jean-Bernard Lévy a été licencié. Précisément, son contrat prévoyait des indemnités s'élevant à 16 mois de salaire -part variable incluse. Rappelons que sa rémunération comprenait un salaire fixe d'un million d'euros, plus une part variable pouvant aller jusqu'à 2,4 millions d'euros.

En outre, Jean-Bernard Lévy conserve, après son départ, le bénéfice de ses stock options et de ses actions gratuites. Depuis 2005, il avait touché plus de deux millions de stock options depuis 2005, qui toutefois ne valent pas grand chose en raison de la faiblesse du cours. Il détenait aussi 326 329 actions à fin 2011, qui valent 5,1 millions d'euros au cours actuel.

L'inconstance de la Bourse

Assez cruellement, l'annonce du départ de Jean-Bernard Lévy le 28 juin avait été accueillie par un bond du cours de Bourse de 5,54%. L'ex-président du directoire est surtout critiqué pour avoir laissé en partant l'action au niveau auquel elle était dix ans plus tôt lors de son arrivée. Dans une récente étude, Exane critique aussi vivement ses acquisitions: "Vivendi a dépensé 23 milliards d'euros en fusions et acquisitions. La plupart de ces acquisitions ont détruit de la valeur, et leur retour sur investissement est médiocre, sauf GVT et, dans une moindre mesure, Activision. SFR, TPS et BMG ont été rachetés chers et au mauvais moment. Neuf Cegetel a été payé cher en se basant sur des prévisions surestimées. Quant à EMI et aux chaînes de Bolloré, ce sont des paris risqués étant donné leur prix et/ou le risque réglementaire". Selon cette étude, le retour sur investissement n'arrivera pas avant 20 ans pour SFR, Neuf Cegetel et BMG, et 15 ans pour TPS et les chaînes de Bolloré.

A la décharge de Jean-Bernard Lévy, il faut toutefois reconnaître qu'il n'a fait qu'appliquer fidèlement la stratégie réclamée tant par les marchés que le conseil de surveillance: d'une part, monter au capital de ses filiales (SFR, Neuf Cegetel, Maroc Telecom); et d'autre part, racheter des actifs en forte croissance pour doper le chiffre d'affaires stagnant du groupe (GVT). Mais la Bourse comme le conseil de surveillance ont finalement changé d'avis, conduisant au départ de Jean-Bernard Levy...

Jamal Henni