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Vivendi: Vincent Bolloré esquisse sa stratégie

Vincent Bolloré, premier actionnaire depuis trois ans, n'avait pas participé aux AG précédentes

Vincent Bolloré, premier actionnaire depuis trois ans, n'avait pas participé aux AG précédentes - -

Le principal actionnaire de Vivendi devenu président du conseil de surveillance du groupe a déclaré, mardi 24 juin, vouloir développer "les synergies et les convergences" entre les activités, et déployer Canal Plus "dans le monde anglo-saxon".

Retour vers le futur. Douze ans après l'éviction de Jean-Marie Messier, Vivendi, à nouveau, parle de "convergence" et se tourne vers Hollywood.

Telle est la stratégie esquissée par Vincent Bolloré lors de l'assemblée générale du groupe de ce mardi 24 juin. Ce dernier a été nommé officiellement président du conseil de surveillance du groupe ce matin en remplacement de Jean-René Fourtou.

Valeur cachée

"Il y a une valeur cachée dans les synergies et les convergences entre les activités", qui permettront de "dégager beaucoup plus de valeur qu'aujourd'hui", a expliqué l'industriel breton.

Il a ainsi cité un "développement de Canal Plus dans le monde anglo-saxon", qui serait "difficile seul", alors qu'une coopération avec Universal Music permettra de "gagner beaucoup de temps".

Moins payé que Fourtou

En outre, il a esquissé sa future politique de dividendes: "dans une société de croissance, il parait de bon ton de distribuer de 40 à 60% de ce qui est distribuable".

Enfin, il a indiqué qu'il toucherait un salaire annuel de 400.000 euros "sous conditions de performance", soit moins que les 700.000 euros (sans conditions) de son prédécesseur. "Jean-René est bien plus fort que moi", a ironisé Vincent Bolloré, ajoutant: "je serai modeste, car je ne suis pas venu pour trouver une rémunération particulière".

Critiques feutrées

Sous un abord poli et souriant, le principal actionnaire de Vivendi s'est livré à une critique feutrée de l'état du groupe.

D'abord, les trois entités qui le composent, à savoir Canal Plus, Universal Music et l'opérateur télécoms brésilien GVT, "ont l'air un peu disparates". Il a même qualifié Vivendi de "holding financière", qui va être "transformée en groupe industriel intégré dans les contenus".

Ensuite, "les chiffres 2014 sont plutôt modestes. Il n'y a pas beaucoup de croissance du chiffre d'affaires et du résultat. Les chiffres ne sont pas particulièrement en croissance pour l'instant". Bref, "dans ce que nous laisse Jean-René Fourtou et ses équipes, il y a beaucoup à faire".

Concert de louanges

Ces quelques critiques étaient noyées dans un concert de louanges appuyés: "le bilan de Jean-René Fourtou est extrêmement favorable. Je suis là pour continuer son oeuvre remarquable. Je considère que son parcours est formidable", rappelant que JRF avait redressé un groupe "en grandes difficultés".

Pas en reste, le partant a aussi été élogieux sur son successeur. "Vincent Bolloré est un industriel entreprenant, imaginatif, tenace, qui a le sens de l'intérêt de l'actionnaire. Je suis allé le chercher, et j'assume ce choix. C'est un entrepreneur. Il y a assez d'anciens administratifs, d'énarques... à la tête de nos entreprises. Et il y a au moins un euro Bolloré dans la revalorisation du cours depuis deux ans".

Vincent Bolloré a conclu en proposant que Jean-René Fourtou soit nommé président d'honneur de Vivendi. Ce dernier a démissionné ce mardi du conseil de surveillance de Vivendi, mais devrait rester administrateur de SFR. "Nous suivrons le dossier SFR jusqu'à sa conclusion définitive", a déclaré JRF.

Jamal Henni