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Vives tensions entre l'Espagne et l'Argentine autour du pétrolier Repsol

De vives tensions se font sentir entre l'Espagne et l'Argentine autour du pétrolier Repsol (Photo : Reuters)

De vives tensions se font sentir entre l'Espagne et l'Argentine autour du pétrolier Repsol (Photo : Reuters) - -

L’Argentine envisage de monter au capital d’YPF, la filiale du groupe espagnol. Madrid se dit prêt à défendre coûte que coûte les intérêts du pétrolier. Une affaire qui vire à l'incident diplomatique.

L'Espagne parle d'une "agression". Le mot est fort, mais il est à l'image du conflit diplomatique qui monte entre Madrid et Buenos Aires autour de Repsol. Car l'Argentine envisage une prise de contrôle du pétrolier YPF, jugé comme un actif hyper stratégique pour le pays. La filiale argentine de Repsol contrôle en effet 52 % des capacités de raffinage du pays et 1 600 stations-service.

Depuis plus de dix ans, cet actif est détenu à 57 % par Repsol. Mais le gouvernement argentin considère que le groupe n'investit pas assez pour développer YPF. Il y a quelques semaines, l'Argentine a ainsi proposé aux Espagnols de créer un fonds commun pour augmenter la production. Proposition à laquelle Madrid a opposé un refus catégorique.

L’Argentine met la pression sur les pétroliers

Depuis, le gouvernement argentin a exercé quelques représailles en refusant une dizaine de concessions à Repsol. Si bien que jeudi déjà, le ministre espagnol de l’Industrie avait mis en garde en ces termes : "s’il y a quelque part dans le monde des gestes d’hostilité envers les intérêts d’entreprises espagnoles, le gouvernement les interprète comme une hostilité envers l’Espagne".

D’une manière générale, l'Argentine met la pression sur les pétroliers présents sur son territoire pour qu’ils augmentent leur production. Car le pays devient beaucoup trop dépendant des importations d'or noir, qui lui coûtent cher. L'année dernière, ces importations ont plus que doublé pour atteindre plus de 9,4 milliards d'euros.

Sidonie Watrigant