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Transports

Volkswagen change d'organisation du travail pour éviter les scandales

Volkswagen prend des mesures cohérentes avec sa ligne de défense, qui consiste à soutenir que la direction ne savait rien de la fraude, initiée par quelques employés.

Volkswagen prend des mesures cohérentes avec sa ligne de défense, qui consiste à soutenir que la direction ne savait rien de la fraude, initiée par quelques employés. - Fabian Bimmer - Reuters

Le constructeur allemand continue de tirer les leçons du scandale des moteurs truqués. Le groupe va revoir la gestion de ses équipes et prévoit plus de turn-over sur les postes-clefs.

Ne pas rester au même poste trop longtemps pour éviter le copinage et les petites magouilles. C'est le principe de la nouvelle organisation du travail que compte mettre en place Volkswagen. Le constructeur allemand empêtré depuis des mois dans un vaste scandale de moteurs truqués l'a annoncé dimanche.

Désormais, les employés qui occupent des postes clé, comme les ingénieurs de Volkswagen, devront changer régulièrement de fonction. "Les employés (ne resteront à un poste qu'un certain temps et ensuite changeront de poste", a déclaré le chef du conseil de surveillance de VW, Hans Dieter Pötsch, dans une interview publiée dimanche par le Welt am Sonntag.

Deux responsables sur chaque projet

D'autres mesures pour mieux superviser les procédures et déterminer les responsabilités seront prochainement introduites. Notamment sur les projets-clefs qui seront systématiquement confiés à deux personnes, co-responsables. Hans Dieter Pötsch ne détaille pas davantage, mais évoque des dispositifs censés permettre de mieux "vérifier les choses, déterminer clairement les responsabilités, et permettre une meilleure supervision technique des procédures".

Le chef du conseil de surveillance du groupe Volkswagen, Hans Dieter Pötsch, reconnaît qu'il sera difficile de faire tourner les personnels sur certains postes extrêmement spécialisés, mais il n'exclut pas une rotation à l'échelle du groupe. Des gens passant d'Audi à Porsche par exemple.

Ces nouvelles mesures sont en phase avec la ligne de la direction, qui soutient depuis le début que la tricherie sur les moteurs a été le fait de quelques employés trop autonomes. Volkswagen se débat depuis septembre avec les conséquences de la découverte que les moteurs diesel de 11 millions de ses voitures vendues dans le monde avaient été équipés avec un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Si le patron de VW a démissionné dès les premiers temps du scandale, la direction a toujours insisté sur le fait que la tricherie avait été perpétrée sans qu'elle en ait été avertie.

Elisabeth Hu, avec AFP