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Wonder Léon: la tech européenne veut attirer les talents du monde

Pour Frédéric Mazella (CEO de Blablacar), les étoiles sont alignées pour donner naissance à une "tech" européenne aussi puissante qu'aux États-Unis ou en Asie.

Pour Frédéric Mazella (CEO de Blablacar), les étoiles sont alignées pour donner naissance à une "tech" européenne aussi puissante qu'aux États-Unis ou en Asie. - Patrick Kovarik - AFP

Le collectif de dirigeants qui avait lancé en 2015 "Reviens Léon", pour inciter les entrepreneurs français partis à l'étranger à revenir en France, dévoile l'opération "Wonder Léon". Une initiative qui veut attirer les talents internationaux à venir travailler dans des entreprises européennes.

Et si un géant européen de la tech voyait enfin le jour grâce à un collectif au nom bien de chez nous: Wonder Léon. Derrière cette opération, on trouve ce collectif de dirigeants français qui lançait en 2015 "Reviens Léon", un appel aux entreprises tricolores parties à l’étranger, à la recherche de plus de flexibilité pour entreprendre. Wonder Léon adopte le même principe, mais à l'échelle européenne.

"Wonder Léon doit faire rayonner la tech européenne pour hisser le continent au premier rang de la compétition mondiale. C’est aussi un appel lancé aux talents du monde entier à venir rejoindre les entreprises européennes", a expliqué sur BFM Business Frédéric Mazella, le cofondateur de Blablacar, qui tient le rôle de porte-drapeau de l’opération. À ses côtés, la fine fleur de la French Tech: Drivy, Dataiku, Critéo, Showroom Privé, Tediber, Vizeat, Sigfox, Meetic et Captain Train, mais aussi LVMH et Michel & Augustin. Sur le site de Wonder Léon, ces entreprises publient leur offres de recrutement dans le monde entier. Actuellement, plus de 160 emplois sont déjà proposés.

Selon une étude de l'institut CSA réalisée pour Wonder Léon, en partenariat avec EY et la chaire Entrepreneuriat de l'ESCP, 82% des dirigeants interrogés estiment que la présence de talents internationaux a un impact positif sur la croissance de l'entreprise. Mais pour 80% d'entre eux, il est difficile de les convaincre de travailler en France.

Les étoiles de l’Europe sont alignées

Si l’opération est européenne, l’initiative est bien française et elle s’appuie justement sur le succès obtenu avec Reviens Léon. "Entre 2015 et 2016, cette initiative a reçu 21.000 candidatures de 100 nationalités et 2600 personnes ont été recrutées. On veut reproduire cet effet, mais cette fois à l’échelle européenne", indique Frédéric Mazella qui lance un appel pour rassembler les projets. "Il faut pouvoir grandir à l’international, quel que soit le pays d’Europe où est né un projet", explique le dirigeant.

Pour le patron de Blablacar, le dynamisme de l’European Tech a déjà fait ses preuves avec 47 licornes, parmi lesquelles Spotify, Blablacar ou Deliveroo, qui affichent une valorisation moyenne de 2,8 milliards de dollars. "L’Europe est en train de vivre et de construire un territoire inédit d’innovation et d’opportunités". Et depuis l’élection présidentielle, ce potentiel est de plus en plus vif comme le note Frédéric Mazella. "L’image d’Emmanuel Macron aide beaucoup. C’est un phénomène d’aspiration et d’entraînement, d’autant qu’en face, il y a Donald Trump". Les étoiles de l’Europe sont alignées.

Pascal Samama