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Xavier Beulin: "sur les OGM, la France doit arrêter d'être frileuse"

Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.

Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles. - -

Le président de la FNSEA, invité de BFM Business au troisième jour du salon de l'Agriculture, ce lundi 24 février, a défendu l'innovation et regretté la guerre fratricide avec la grande distribution.

Le Salon de l'Agriculture se tient à Porte de Versailles à Paris jusqu'au 2 mars. A cet occasion, Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), est intervenu sur BFM Business ce 24 février.

Il a constaté que la demande alimentaire mondiale a crû de 2 à 3% en 10 ans, alors que les exportations françaises ont reculé de 0,1%. La France a perdu la deuxième place sur le podium des plus grands exportateurs mondiaux au profit du Brésil.

"Là où l'on peut avoir un temps d'avance sur nos voisins, sur nos technologies, il faut avancer", a estimé Xavier Beulin. Il ne faut pas avoir peur des entreprises de la Silicon Valley qui mettent au point des chips à base d'algues, des steacks en impression 3D. "Au contraire, il faut les attirer".

La grande distribution refuse toute augmentation

Il faut aussi que la France cesse d'être aussi "frileuse", notamment sur les OGM, dont "les premières générations suscitaient des avis tranchés". Aujourd'hui, les OGM permettent par exemple "aux cultures de blé, grâce à des bactéries, de capter l'azote atmosphérique qui devient un aliment pour la plante", s'est-il enthousiasmé.

Xavier Beulin est également revenu sur sa passe d'armes avec Serge Papin, le PDG de Système U, début février. Le patron de la FNSEA a reconnu s'être "emporté" en déclarant qu'il ne fallait "pas s'étonner si des magasins crament".

"Serge Papin avait fait un communiqué dans lequel il regrettait que le prix du lait soit très bas. J'ai explosé: s'il est bas, c'est parce que les enseignes de la grande distribution nous tapent sur la tête et refusent toute augmentation", a-t-il expliqué.

Fin des négociations cette semaine

Les négociations entre la grande distribution et les producteurs s'achèvent en fin de semaine. "A l'heure où nous parlons, la plupart des entreprises agroalimentaires doit concéder en 0,5 et 0,7% de baisse des prix par rapport à l'année dernière. Sur le lait, il y a plus de 10% d'écart entre le prix payé au producteur en France et celui payé en Allemagne, en Irlande ou aux Pays-Bas. Ce n'est pas tenable".

"Je regrette cette guerre fratricide", a souligné Xavier Beulin. "Personne n'a intérêt à mettre en difficulté ses fournisseurs. En France, on ne manquera ni de lait, ni de viande, mais on prend le risque d'aller les chercher ailleurs, s'est-il insurgé. On peut être un peu gaulois de temps en temps".

N.G.