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La Bourse italienne demande des comptes à Xavier Niel

Le patron d'Iliad est resté un peu plus d'une heure dans les locaux de la Consob, l'autorité boursière italienne, avant de s'engouffrer dans une camionnette noire sans faire aucune déclaration.

Le patron d'Iliad est resté un peu plus d'une heure dans les locaux de la Consob, l'autorité boursière italienne, avant de s'engouffrer dans une camionnette noire sans faire aucune déclaration. - Tiziana Fabi-AFP

Le fondateur de Free a dû clarifier ses intentions vis-à-vis de Telecom Italia, alors qu'il est en mesure de monter à 15% dans le capital de l'opérateur. Rien n'a filtré de cet entretien.

Les autorités italiennes s'inquiètent-elles des vraies intentions du fondateur de Free? Xavier Niel a été entendu ce mardi 3 novembre par les autorités boursières italiennes à Rome, au moment de sa prise de participation potentielle à hauteur de 15% dans le capital de l'opérateur Telecom Italia.

Le fondateur de Free est resté un peu plus d'une heure dans les locaux de la Consob, l'autorité boursière italienne, avant de s'engouffrer dans une camionnette noire sans faire aucune déclaration. 

La Consob s'est refusée à tout commentaire au sujet de cet entretien, Xavier Niel étant seul à s'expliquer devant elle, puisqu'il a agi comme investisseur et non au nom du groupe Iliad. Elle avait révélé en fin de semaine dernière que Xavier Niel détenait "une position longue totale de 15,43% avec droits de vote du capital" de Telecom Italia.

En fait, l'entrepreneur français ne possède pas formellement de participation mais il détient des options (et des positions) lui permettant d'entrer au capital de l'opérateur historique italien. 

L'arrivée du Français dans le capital de Telecom Italia, dont l'actionnaire principal avec 20% des titres est un autre Français, Vincent Bolloré, via Vivendi, a surpris milieux d'affaires et monde politique en Italie. D'autant que l'offensive de Xavier Niel reste sujette à interprétation et qu'il n'a toujours pas révélé ses intentions.

Xavier Niel et Vivendi n'agissent pas de concert

A priori, Xavier Niel et Vincent Bolloré n'agissent pas du tout de concert. Le président de Telecom Italia, Giuseppe Recchi, qui a affirmé ce week-end avoir rencontré le patron d'Iliad samedi 31 octobre 2015 à Paris, a assuré dans la presse italienne que l'initiative de Xavier Niel était "amicale".

Interrogé par le Corriere della Sera sur le fait de savoir si l'entrée de Xavier Niel au capital de son groupe était "amicale", M. Recchi a affirmé: "Oui, après l'entretien de samedi, je dirai certainement oui". M. Recchi a également indiqué que tout investisseur était bienvenu au capital de son groupe et "plus encore s'il peut apporter compétences (...) et suggestions", soulignant par ailleurs avoir rencontré "un entrepreneur très compétent". Telecom Italia "reste et restera une société italienne", a-t-il encore affirmé.

De son côté, le gouvernement italien, par la voix du sous-secrétaire à la présidence du Conseil, Claudio De Vincenti, a précisé, toujours ce week-end, "que l'intérêt du pays est que tout changement dans la composition de l'actionnariat (...) réponde à des critères de renforcement industriel d'une société, comme Telecom, stratégique pour le développement du système de télécommunications italien".

F.Bergé avec AFP