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Economie et Social

35 heures, austérité, patriotisme économique: Manuel Valls s'explique

Manuel Valls a fait un discours à l'université d'été du PS.

Manuel Valls a fait un discours à l'université d'été du PS. - Xavier Leoty - AFP

Le Premier ministre a prononcé, ce dimanche 31 août, un discours à l'université d'été du PS à La Rochelle. Il est revenu sur certains débats économiques du moment.

Le discours de clôture de Manuel Valls à l'université d'été du PS aura été riche en annonces économies. Le Premier ministre, ce dimanche 31 août, a tenté de rassurer sur sa politique économique.

Pas de remise en cause des 35 heures

Manuel Valls a réaffirmé qu'il n'y aurait pas de "remise en cause" des 35 heures, promettant de réformer "pour débloquer" mais sans "aller en arrière", dimanche à l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle.

"Bien sûr, il nous reste encore beaucoup de blocages à lever. De réformes à mener. Réformer pour débloquer, libérer ces énergies dans bien des domaines. Mais réformer, ce n'est pas aller en arrière", a déclaré le Premier ministre. "Je le réaffirme ici, simplement et clairement, car je ne veux pas de faux débats, il n'y aura pas de remise en cause des 35 heures, pas de remise en cause de la durée légale du temps de travail", a-t-il ajouté.

Pas de politique d'austérité

Le Premier ministre Manuel Valls a répondu à ses détracteurs de gauche en martelant que son gouvernement ne faisait "pas de l'austérité".

Si la lutte contre les déficits est "une priorité", cette "réduction des déficits ne doit pas se faire par dogmatisme, ce n'est pas un but en soi" et "sur cette question, il n'y a pas de débat à avoir entre nous", a-t-il lancé.

"Quand nous créons 60.000 postes dans l'Education nationale pour refaire de l'école une priorité, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous préservons les missions du budget de la Culture pour la création et le spectacle vivant, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous créons des postes de policiers et de gendarmes, pour garantir la sécurité des Français sur tout le territoire -dans les quartiers populaires, dans les zones rurales- nous ne faisons pas de l'austérité", a-t-il dit, sous de vifs applaudissements.

"Quand nous créons des postes dans la Justice, la pénitentiaire, et pour mettre en oeuvre la réforme pénale, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous agissons avec les emplois d'avenir pour permettre aux jeunes de débuter dans la vie, nous ne faisons pas de l'austérité", a-t-il lancé. "Quand nous augmentons le RSA de 10%, quand nous mettons en place un grand plan de lutte contre la pauvreté, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous augmentons l'allocation de rentrée scolaire que viennent de toucher des milliers de familles, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous augmentons les bourses pour les étudiants, nous ne faisons pas de l'austérité", a ajouté le chef du gouvernement.

L'Allemagne face à ses responsabilités

L'Allemagne ne pourra pas "échapper à ses responsabilités" et aura elle aussi besoin d'une relance économique face au ralentissement de la croissance européenne, a estimé le Premier ministre.

"Tous les pays doivent prendre leurs responsabilités. Et l'Allemagne ne peut pas échapper aux siennes. Elle aura aussi besoin d'une relance", a jugé le chef du gouvernement, alors que la France pousse pour ralentir le rythme de réduction des déficits publics en Europe pour ne pas étouffer la croissance.

Manuel Valls a également salué l'action, plus souple monétairement, de la Banque centrale européenne (BCE) et de son président Mario Draghi ces derniers mois, tout en appelant à aller "plus loin".

"Reconnaissons-le : la politique monétaire a commencé à changer. Mais il faut aller plus loin", a dit le Premier ministre, qui depuis sa prise de fonctions avait jugé à plusieurs reprises l'euro surévalué sur le marché des changes.

Les patrons et le patriotisme économique

Manuel Valls a exhorté les chefs d'entreprise à "faire preuve de patriotisme économique". "La Nation a consenti un effort nécessaire et c'est donc maintenant aux chefs d'entreprise, parce que nous créons un début de confiance, de faire preuve de patriotisme économique, sur les salaires, en embauchant, en formant, en investissant", a lancé le Premier ministre devant les militants PS, quatre jours après avoir dit devant le Medef qu'il "aime l'entreprise".

Cette ode aux entreprises avait été très mal accueillie par les contestataires du PS et la gauche de la gauche. "La Nation a consenti un effort sans précédent. Cet effort était nécessaire. Il va se mettre progressivement en oeuvre. J'assume que la gauche fasse ce qui est nécessaire pour renforcer l'économie et donc les entreprises qui créent de la richesse et de l'emploi. Et nous le faisons dans le dialogue, en associant les syndicats aux réformes conduites. Et nous sommes vigilants, exigeants sur les engagements qui ont été pris", a ajouté Manuel Valls.

D. L. avec AFP