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Fin des 35 heures pour les jeunes, retraite à la carte: les mesures choc de Macron

Emmanuel Macron veut plus de souplesse sur la retraite

Emmanuel Macron veut plus de souplesse sur la retraite - Thomas Samson - AFP

L'ex-ministre de l'Économie, qui va annoncer sa candidature à la présidentielle ce 16 novembre, propose d'adapter la durée légale du travail en fonction de l'âge de l'employé. Emmanuel Macron compte aussi proposer une retraite à la carte.

Emmanuel Macron va bel et bien se lancer dans la course. Selon les informations de BFMTV, l'ex-ministre de l'Économie va annoncer sa candidature à l'élection présidentielle à Bobigny mercredi 16 novembre, dans un discours prévu à 10h30. 

L'ancien conseiller de François Hollande avait déjà bien esquissé son programme économique dans une interview accordée à L'Obs, le 9 novembre dernier.

L'ancien banquier livrait plusieurs idées sur le volet social et l'organisation du temps de travail. Emmanuel Macron compte notamment supprimer la durée légale du travail pour les jeunes entrant sur le marché du travail.

Des seniors qui pourront travailler moins

"Quand on est jeune, 35 heures ce n'est pas assez (…) il y a un principe de réalité. Un entrepreneur raisonne ainsi: ce jeune n'est pas qualifié, je veux bien l'embaucher mais il va apprendre son job en entrant dans mon entreprise, donc il faut qu'il effectue davantage d'heures", expliquait-il.

Dans la même logique, Emmanuel Macron propose que la durée de travail soit aménagée selon l'âge de l'individu, ce qui permettrait aux seniors de réduire la voilure. "On peut imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans: 30 heures, 32 heures, pourquoi pas?", exposait-il.

"Retraite à la carte"

L'ex-ministre de l'Économie compte également mettre en œuvre "une retraite à la carte". L'âge de départ dépendrait ainsi du métier exercé, et des situations personnelles. "Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations. Si on se contente d'appliquer des critères de pénibilité de manière arbitraire, on ne fera que récréer des régimes spéciaux", faisait-il valoir.

Concernant le chômage, Emmanuel Macron confirmait des idées qu'il avait déjà présentées lors de plusieurs manifestations, notamment lors de ses meetings à Montpellier et au Mans. Comme il l'avait déjà affirmé le 12 octobre, l'ex-ministre veut ainsi que les salariés démissionnaires puissent toucher des indemnisations chômage. Emmanuel Macron souhaite d'ailleurs que l'assurance-chômage puisse aussi être perçue par les indépendants et les autoentrepreneurs.

"Nous devrons donner des droits nouveaux et rentrer dans une logique beaucoup plus transparente, qui ne sera plus pensée en fonction de la durée et du montant des cotisations, mais qui protégera des aléas de la vie professionnelle, ceux qui aujourd’hui ne sont pas couverts. En particulier ceux qui sont au régime de la microentreprise ou les indépendants", indiquait-il.

L'État reprend la main sur l'Unédic

Enfin Emmanuel Macron souhaite que l'État reprenne la main sur l'Unédic, l'organisme en charge de l'assurance-chômage et qui s'occupe de rédiger la convention régissant les règles d'indemnisation.

"Il est hypocrite de prétendre que l’assurance-chômage est encore un système paritaire : ce régime est en déficit permanent [...] et c’est l’État qui en garantit in fine l’équilibre financier", rappelle-t-il. "Il faut que l’État prenne ses responsabilités et gère lui-même l’Unédic. Car il n’y a rien de pire qu’un système où celui qui décide n’est pas celui qui paie", jugeait-il.

Pour le moment cet organisme est géré par les partenaires sociaux et sa convention fait l'objet d'âpres négociations entre syndicats et patronat. D'ailleurs, actuellement les discussions sont au point mort, même si le Medef a montré sa volonté de relancer les débats.

J.M.