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35 heures: vraie question ou "non sujet" dans l'entreprise?

Les 35h doivent-elles revenir sur le devant de la scène ?

Les 35h doivent-elles revenir sur le devant de la scène ? - -

François Fillon et Jean-François Copé, prétendants à la présidence de l'UMP, discuteront notamment de la durée légale du temps de travail ce jeudi soir. Sujet qui divise patrons et spécialistes de l'histoire des relations sociales.

En début de semaine, l'ancien Premier ministre a ressorti une proposition choc de l'opposition: abroger définitivement les 35h. Un sujet à débat à n'en pas douter et qu'aborderont, ce jeudi 25 octobre, les deux prétendants à la présidence de l’UMP lors de leur échange télévisé. Déjà, ce jeudi matin, la polémique avait été relancée par Le Parisien qui affirmait que le rapport Gallois allait proposer de supprimer la durée légale du temps de travail. Une information démentie ensuite par Matignon.

En attendant, sur BFM Business, le PDG de Micropole Univers et ancien président de Croissance Plus, ainsi que le directeur de l'Institut supérieur du travail, ont fait part de leur avis... divergent.

>Pour le PDG Christian Poyau, il est temps de remettre en question les 35 heures mais il faut agir par branche.

Le PDG de Micropole Univers et ancien président de Croissance Plus approuve, en effet, totalement la remise cause des 35h: "La gestion qui a été faite des 35h est très différente selon le secteur d’activité et la taille de l’entreprise. Dans certains secteurs, ça a même été préjudiciable pour les salariés, notamment le secteur de la grande distribution".

Il précise cependant que "si on fait évoluer les 35h, il ne faut pas le faire aussi bêtement qu’a eu lieu la mise en place. Il ne faut pas agir pour tout le monde de la meme manière. Il faut agir par branche, il faut qu’il y ait une réflexion qui soit faite. Peut-être que dans certains secteurs, on gardera les 35h ou on les aménagera différemment".

>Bernard Vivier de l'IST estime, lui, que les 35 heures ne sont plus le vrai sujet.

Pour le directeur de l'Institut supérieur du travail, rien ne sert de remettre cette question sur le devant de la scène: "Cette mesure, qui remonte à bientôt 15 ans, est aujourd'hui un élément de l’histoire sociale. Elle est hors d’âge. Gardons-la comme un vieux Cognac ou Armagnac". Selon lui, la question ne se pose même plus en entreprise. Les 35 heures sont "un élément actif de gestion prévisionnel des emplois, des compétences, du coût du travail".

Leur coût a déjà été absorbé, affirme-t-il, convaincu en revanche que le vrai sujet, c'est les baisses ou non des charges patronales et salariales. Il pense par ailleurs que personne n'osera plus toucher aux 35 heures, tant l'acquis social est symboliquement ancré chez les salariés.

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