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Affaire Cahuzac : Carrez et Marini ne lâchent pas prise

Philippe Marini et Gilles Carrez, les président des Commissions des Finances au Sénat et à l'Assemblée, à la sortie du ministère de l'Economie ce 11 avril.

Philippe Marini et Gilles Carrez, les président des Commissions des Finances au Sénat et à l'Assemblée, à la sortie du ministère de l'Economie ce 11 avril. - -

La visite des présidents des commissions des Finances à l'Assemblée et au Sénat à Bercy ce 11 avril n'a pas permis de les convaincre que Pierre Moscovici a enquêté comme il fallait sur l'affaire du compte suisse.

Le ministre de l'Economie à beau marteler que Philippe Marini et Gilles Carrez n'ont "trouvé aucun élément l'accablant", ils ne sont toujours pas convaincus. Les présidents des Commissions des finances au Sénat et à l'Assemblée se sont rendus à Bercy ce jeudi 11 avril. Ils ont passé une heure et demie dans le bureau du directeur de l'administration fiscale, Bruno Bezard, pour vérifier eux-mêmes les informations de Valeurs Actuelles.

L'hebdomadaire sorti le même jour évoque en effet une mission secrète organisée à Bercy en décembre, qui aurait vérifié et confirmé l'histoire du compte suisse de Jérôme Cahuzac. Une information que Pierre Moscovici dément catégoriquement.

Les deux parlementaires, autorisés par leur statut à consulter les documents relevant du secret fiscal, estiment ces informations peu plausibles. Mais ils n'entendent pas lâcher prise sur d'autres points.

Plus d'un mois avant de vérifier les informations de Mediapart

Ils restent notamment dubitatifs sur la question des délais. Ils se demandent pourquoi, alors que Mediapart a révélé l'affaire Cahuzac le 5 décembre, le ministre a attendu le 24 janvier pour enclencher des démarches officielles avec la Suisse.

Ils ne comprennent pas non plus pourquoi les recherches se sont focalisées uniquement sur UBS, alors que la convention fiscale entre la France et la Suisse permettait, selon Gilles Carrez, de l'étendre à toutes les banques. Enfin, pourquoi aucune demande d'entraide n'a été activée auprès de Singapour ?

Sur toutes ces questions, les deux présidents des Commissions des Finances restent sur leur faim. Ils ont réclamé des documents fiscaux que Bercy a l'obligation de leur faire parvenir. Pour l'instant, ils reprochent surtout à Pierre Moscovici et à Bruno Bezard leur interprétation fiscale, bien trop timide, selon eux, et qui a permis à Jérôme Cahuzac de gagner du temps…

Mathieu Jolivet & BFMbusiness.com