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Allocations chômage après une démission: Macron précise son projet

Emmanuel Macron veut que "tous les travailleurs du pays aient la possibilité d'être couverts contre les risques".

Emmanuel Macron veut que "tous les travailleurs du pays aient la possibilité d'être couverts contre les risques". - Eric Feferberg- AFP

Les salariés misent trop souvent sur la rupture conventionnelle pour quitter leur employeur, au goût du candidat à la présidentielle. Emmanuel Macron veut permettre aux salariés du privé de démissionner tous les cinq ans en touchant une allocation chômage.

Emmanuel Macron veut renforcer la mobilité professionnelle et le retour à l'emploi. Celui qui s'est présenté lors de son meeting samedi comme "le candidat du travail" veut notamment réformer l'assurance chômage. À la fois dans son financement, en supprimant les cotisations chômage des salariés du privé, mais aussi dans l'assiette des bénéficiaires, en l'ouvrant à ceux qui n'en bénéficient pas actuellement. L'ancien ministre de l'Économie avait déjà avancé l'idée d'ouvrir les droits de l'allocation chômage aux salariés démissionnaires en octobre dernier. Il a un peu plus détaillé les contours de cette mesure en expliquant que "tous les 5 ans, tous les salariés" pourront "avoir accès au chômage s'ils décident de démissionner".

Actuellement, les salariés peuvent prétendre à une indemnisation lorsqu'ils sont licenciés ou bien lorsqu'ils ont négocié une rupture conventionnelle avec leur employeur. Et c'est justement ce deuxième dispositif qui est dans le viseur d'Emmanuel Macron, puisqu'il "alimente les prud'hommes chaque jour" et "coûte cher aux entreprises".

Des indemnisations pour tous les travailleurs

Depuis sa création en 2008, la rupture conventionnelle a connu un succès croissant, car elle assure un certain confort financier aux salariés qui veulent rebondir ailleurs. Mais les abus sont aussi très fréquents, ce qui devait être une séparation à l'amiable étant parfois signé sous la pression de l'employeur, qui y voit un moyen d'éviter un plan social ou bien des mesures de pré-retraite. Selon le Centre d’étude de l’emploi, une rupture conventionnelle sur trois serait en réalité contrainte par l’employeur. D'où les dossiers de litiges de plus en plus fréquents qui doivent être traités par les prud'hommes.

Emmanuel Macron voit en tout cas dans ce droit à la démission une protection supplémentaire pour le salarié, qui lui donne un "véritable droit à la mobilité professionnelle" qui reconnaît "à tous les travailleurs du pays la possibilité d'être couverts contre les risques".

Le candidat veut aussi renforcer la protection des commerçants et des artisans, qui en cas de cessation de leur activité pourraient aussi bénéficier des versements de Pôle emploi. Les conseillers d'Emmanuel Macron estiment le coût de cette mesure aux alentours du milliard d’euros, selon des chiffres cités par l'Opinion, sans pour autant détailler son financement. Une dépense qui risque d'augmenter le déficit de l'Unédic qui devrait atteindre 3,6 milliards d'euros en 2017.

C.C.