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Alstom: des élus de droite affirment avoir alerté le gouvernement sur la situation

Plusieurs politiques Les Républicains ou UDI affirment avoir tiré la sonnette d'alarme "depuis l'été 2015" auprès de l'exécutif. Ils contredisent ainsi les propos prononcés par le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies.

Plusieurs élus de droite ont affirmé mardi avoir alerté le gouvernement de longue date sur la situation du carnet de commandes de l'usine Alstom Transports de Belfort que François Hollande a demandé de sauver.

"Depuis l'été 2015, nous agissons et alertons le gouvernement avec l'ensemble des parlementaires concernés par un site Alstom dans leur circonscription, dans le Doubs et en Alsace", affirme Cédric Perrin, sénateur LR du Territoire de Belfort, dans un communiqué signé avec Damien Meslot, député-maire LR de Belfort et Michel Zumkeller, député UDI du Territoire de Belfort.

Les trois parlementaires réagissaient après des propos d'Alain Vidalies, secrétaire d'État aux Transports, qui a affirmé sur Europe 1 que le gouvernement n'a pas été alerté par les parlementaires.

Six courriers envoyés

"Les parlementaires ont joué pleinement leur rôle. Ils ne recherchent pas la polémique, mais des solutions pour Alstom à Belfort", écrivent Cédric Perrin, Damien Meslot et Michel Zumkeller.

Selon eux, ils ont adressé six courriers au gouvernement dont trois à Alain Vidalies. L'un a été envoyé également à Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie.

"Faute de réponses satisfaisantes, trois courriers ont également été adressés au président de la République: le 7 mars 2016, le 2 juin 2016 et le 5 septembre 2016", poursuivent-ils.

Ils ont eu une réponse le 3 août 2015 d'Emmanuel Macron dans laquelle il indique prendre en compte la situation du site de Belfort. Puis, dans un courrier daté du 23 mai 2016, le directeur de cabinet de François Hollande leur a répondu qu'il "a signalé" leur courrier à Emmanuel Macron et Alain Vidalies.

"Sleeping partner"

De son côté Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés radicaux de gauche, a estimé que sur ce dossier "l'État - ou plutôt son ministère de l'Économie et de l'Industrie - paraît s'être comporté en 'sleeping partner', en partenaire dormant ou passif".

"Celui qui fut ministre de l'Économie et de l'Industrie jusqu'à la fin août pourrait donc difficilement se poser en frère ignorantin face à ce projet connu de beaucoup", ajoute-t-il dans un communiqué en allusion à Emmanuel Macron.

En marge d'une conférence de presse d'Alain Juppé à Strasbourg, la sénatrice LR du Bas-Rhin Fabienne Keller a elle aussi affirmé mardi que le gouvernement "savait" qu'Alstom allait au devant de difficultés puisqu'elle avait alerté depuis un an l'exécutif qui n'a "rien fait" d'après elle.

"Le gouvernement connaît le dossier. J'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises avec Monsieur Macron et avec des conseillers proches du président de la République", a-t-elle dit à la presse, citant Boris Vallaud, le secrétaire général adjoint de l'Elysée.

 "La sous-charge d'Alstom est connue depuis plusieurs années", a-t-elle ajouté et "l'industriel les avaient prévenus depuis deux ans qu'il serait nécessaire de prendre des mesures de réduction de personnel s'il n'y avait pas plus de charges au niveau du marché intérieur". "Le gouvernement n'a rien fait et on paie aujourd'hui le prix fort", a accusé Fabienne Keller.

J.M. avec AFP