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Assurance-chômage: les partenaires sociaux mettent en garde contre un basculement vers l'impôt

Les partenaires sociaux mettent en garde Emmanuel Macron

Les partenaires sociaux mettent en garde Emmanuel Macron - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les partenaires sociaux disent rester "attachés à ce que l'assurance chômage demeure un régime d'assurance sociale".

Les huit partenaires sociaux gestionnaires de l'assurance chômage mettent en garde ce lundi dans un communiqué commun contre les risques que ferait peser un basculement vers l'impôt du financement de l'assurance chômage, que le gouvernement entend réformer à l'automne.

Les cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) et trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P) qui gèrent paritairement le régime disent vouloir "aborder de manière constructive la concertation voulue par le gouvernement".

Le programme d'Emmanuel Macron prévoit un basculement de la gestion de l'assurance chômage, actuellement gérée par syndicats et patronats, dans le tripartisme, avec un pilotage de l'État, ainsi qu'une généralisation de l'indemnisation aux indépendants et aux salariés démissionnaires sous certaines conditions.

"Déconnecter le niveau du revenu perdu de celui des allocations versées"

Mais, mettent en garde les huit organisations, qui s'expriment rarement d'une même voix, "les partenaires sociaux restent attachés à ce que l'assurance chômage demeure un régime d'assurance sociale, versant un revenu de remplacement et financé par des cotisations partagées entre salariés et employeurs, dont le niveau est fixé paritairement". Pour elles, "un basculement du financement de l'assurance chômage des cotisations sociales vers l'impôt serait tout sauf anodin" car cela pourrait "déconnecter le niveau du revenu perdu de celui des allocations versées".

"Avec pour perspective la possibilité d'un régime universel versant une allocation forfaitaire, la couverture des périodes de chômage en serait amoindrie et le risque de fragiliser le consentement d'une grande partie des actifs et des entreprises au financement du régime serait d'autant plus important", écrivent-elles.

Lors d'une réunion qui s'est tenue le 12 juillet, "l'ensemble des organisations présentes a tenu à réaffirmer son attachement à l'autonomie financière de l'assurance chômage, basée sur des contributions sociales", et ont jugé "fondamental de ne pas préempter les débats sur l'évolution du régime qui auront lieu à l'automne".

P.L avec AFP