BFM Business
Economie et Social

La dégressivité des allocations chômage "n'est pas exclue"

Invitée ce dimanche 31 janvier de BFM Politique, Myriam El Khomri s'est exprimée à propos des nouvelles négociations concernant la convention d'assurance chômage.

Interrogée sur les négociations en cours menées en ce début d'année par les partenaires sociaux au sujet de la convention Unédic qui doit fixer les nouvelles règles d'indemnisation des chômeurs, Myriam El Khomri a avancé qu'en cas d'échec "l'État prendrait ses responsabilités et donnerait les nouvelles règles" applicables.

Sur cet épineux dossier, patronat et syndicats ont une triple mission à accomplir. Jouer un rôle "d'amortisseur social", favoriser le retour à l'emploi et maîtriser la trajectoire financière qui en découle. 

La question de la dette prioritaire

Sur ce point, tout en rappelant l'importance de diminuer les déficits publics, et notamment la dette de l'assurance chômage -qui s'élève actuellement à plus de 25 milliards d'euros- la ministre du Travail s'est défendue d'intervenir dans les discussions. "Ce n'est pas à moi de leur dire dans quel axe ils doivent s'accorder. C'est à eux de trouver le cadre et les moyens" a-t-elle déclaré. 

Mais en réalité, cette question de la dette est loin d'être anecdotique pour la ministre. Celle-ci estime d'ailleurs qu'il est "essentiel" de la diminuer, car au vu de la facture, "la pérennité même de ce régime est en cause". D'autant que selon les estimations de son ministère, alors qu'en France la durée d'indemnisation (24 mois) est plus longue que certains voisins européens, l'Hexagone forme moins de demandeurs d'emplois, susceptibles par la suite de retrouver du travail plus rapidement. 

La dégressivité des allocations n'est pas exclue

Questionnée sur la possibilité ou non de réintroduire la dégressivité des allocations chômage, comme cela a été le cas entre 1992 et 2001, Myriam El Khomri a déclaré ne pas exclure cette possibilité. Ce dispositif "n'a pas montré que ça avait joué un rôle sur les personnes plus en difficulté. Il faut donc regarder les choses de façon non-passionnée."

Si aucun accord n'est conclu, la ministre du Travail étudiera toutes les pistes et "le gouvernement prendra ses responsabilités" en adoptant la nouvelle convention par décret. 

Antonin Moriscot