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Ayrault veut ignorer les sombres prévisions du FMI

Le Premier ministre maintient ses prévisions de croissance pour 2013 malgré le FMI

Le Premier ministre maintient ses prévisions de croissance pour 2013 malgré le FMI - -

Malgré les dernières prévisions du FMI concernant la France, le Premier ministre a affirmé qu'il maintenait son objectif de 0,8% de croissance et d'un déficit ramené à 3% du PIB en 2013.

"Oui, nous maintenons nos prévisions parce que c'est un objectif indispensable". Interrogé, samedi soir, 22 décembre, sur les conclusions du rapport annuel du FMI publié la veille et doutant de la possibilité pour la France de respecter ses engagements en matière de croissance et de déficit pour 2013, Jean-Marc Ayrault s'est voulu volontariste." Ce n'est pas parce que les prévisions sont pessimistes que cela va nous décourager, au contraire, cela devrait nous mobiliser davantage", a-t-il ajouté.

En clair, le gouvernement maintient son double objectif de 0,8% de croissance et d'un déficit public ramené de 4,5% à 3% l'an prochain. Chiffres qui constituent le cadre du budget 2013. Pour le FMI, en revanche, les choses se présentent bien différement. L'institution dirigée par l'ancienne ministre de l'Economie française, Christine Lagarde, table sur 3,5% de déficit et une croissance qui ne dépasserait pas 0,4%, soit la moitié de la prévision gouvernementale.

De son côté, l'Insee prévoyait, vendredi 21 décembre, une croissance de 0,1% seulement sur les deux premiers trimestres de 2013. Une prévision finalement encore plus pessimiste que celle du FMI.
Ce à quoi Jean-Marc Ayrault avait répondu : "les prévisions de l'Insee indiquent une croissance positive mais faible pour les deux premiers trimestres de l'année prochaine, ça ne peut que conforter le gouvernement dans sa détermination à mettre en oeuvre les choix politiques qu'il a faits. Nous sommes en train de sortir de la crise de l'euro mais il faut persévérer".

Nouveau délais

Concernant le chômage, le FMI estime que celui-ci s’élèvera à 10,2% de la population active en 2012, et jusqu’à 10,6% en 2013. Des chiffres qui peuvent sembler en apparence pessimistes mais qui, dans les faits, sont inférieurs aux projections de l’Insee. Cette dernière table, en effet, sur une montée du chômage à 10,9% dès la mi-2013, un record depuis 1997.

Alors trop optimiste Jean-Marc Ayrault face aux prévisions des experts ? En tout cas, il a pu trouver ces dernières heures un motif de satisfaction : selon le quotidien espagnol El Pais de samedi, la Commission européenne serait prête à accorder un délai d’un an à la France et d’une ou plusieurs années à l’Espagne pour ramener leur déficit à hauteur de 3% du PIB.

Patrick Coquidé