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Baisse de pouvoir d'achat: le gouvernement conteste les prévisions de l'Insee

Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, tacle l'Insee ce jeudi.

Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, tacle l'Insee ce jeudi. - PHILIPPE HUGUEN - AFP

Le gouvernement conteste formellement les estimations de l'Insee sur le choc fiscal de 2018. L'institut estime que le pouvoir d'achat des ménages sera amputé de 4,5 milliards d'euros l'an prochain. Le gouvernement l'accuse de ne pas prendre en compte l'impact de certaines mesures.

Le gouvernement n'a visiblement pas apprécié la note de conjoncture de l'Insee, parue mardi. Les analystes de l'institut y prévoient pour 2018 que les mesures décidées par l'exécutif amputent le pouvoir d'achat des ménages de 4,5 milliards d'euros. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, conteste cette estimation et dénonce des mesures non-prises en compte à l'issue du conseil des ministres.

L'Insee considère que les hausses de la fiscalité sur le tabac, les carburants, et la CSG, qui entrent en vigueur au 1er janvier, vont gréver lourdement les finances des Français. Notamment parce que les baisses de fiscalité prévues par Bercy, elles, ne prendront effet que progressivement, plus tard dans l'année. Il en sera ainsi de la réduction de la taxe d'habitation, de la réforme de l'ISF, du prélèvement forfaitaire unique, et des aides sur l'emploi à domicile.

"Le raisonnement n‘est pas totalement exact”

Mais mercredi Benjamin Griveaux rétorque à l'Insee que la hausse de la fiscalité sur le tabac et sur le diesel fera baisser la consommation des Français de ces produits. Ainsi, l'augmentation de leur prix ne se traduira pas par une baisse de pouvoir d'achat automatique.

En outre, le secrétaire d'État rattaché au Premier ministre accuse l'institut de statistiques de n'avoir pas pris en compte certaines mesures qui, elles, vont accroître le pouvoir d'achat des Français. En particulier "l‘augmentation de la prime d‘activité de 20 euros par mois dès le mois d‘octobre, la revalorisation du mode de garde de 30% dès le mois d‘octobre, l‘augmentation du minimum vieillesse dès le mois d‘avril". "Donc le raisonnement n‘est pas totalement exact”, a-t-il ajouté.

Le gouvernement semble d'autant plus excédé que nombre de médias ont interprété ce chiffre de 4,5 milliards d'euros comme une hausse des prélèvements. L'Insee a d'ailleurs publié un nouveau communiqué mercredi en reconnaissant que sa formulation était ambigüe, et que ce montant représentait bien une baisse de pouvoir d'achat, non une hausse des impôts.

Dans la foulée de cette passe d'armes, le gouvernement a mis en ligne ce jeudi matin un simulateur de pouvoir d'achat qui, selon lui, révèle à chaque Français l'augmentation réelle de ses moyens pécuniaires en 2018, trimestre par trimestre.

N.G.