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Finances publiques

Baisse des APL: Macron veut "aller plus loin"

Emmanuel Macron évoque une refonte plus globale  des aides au logement

Emmanuel Macron évoque une refonte plus globale des aides au logement - Yoan Valat - AFP

Dans son interview au Point, le président de la République annonce son intention de mener une réforme profonde qui permettra de baisser les aides au logement mais aussi les loyers.

Assumer la baisse de 5 euros des aides personnelles au logement n'avait guère plu à Emmanuel Macron. Selon des indiscrétions de la presse, le chef de l'État aurait même dénoncé "une connerie sans nom" pour qualifier cette décision.

Il n'empêche que la politique du logement fait partie des sujets dans la ligne de mire de l'exécutif qui doit réaliser pas moins de 20 milliards d'euros d'économies l'an prochain pour boucler son budget.

Ainsi dans son interview au Point, le président de la République confie au magazine vouloir aller au-delà de cette baisse de 5 euros déjà actés. Mais cette réduction du soutien de l'État aux locataires les moins aisés s'inscrira, précise Emmanuel Macron, "dans le cadre d'une transformation profonde qui doit faire baisser les loyers" via "un choc d'offre".

"Libérer le foncier public et parapublic"

Et Emmanuel Macron de donner les grandes lignes de cette réforme: "Il faut libérer le droit de l'urbanisme, les procédures, réduire les coûts, les normes, libérer le foncier public et parapublic plus fortement en permettant de vendre à bas prix, simplifier ces règles en ciblant en particulier les zones tendues, c'est-à-dire le Grand Paris, Lyon et la frontière suisse, ainsi qu'Aix-Marseille".

La semaine dernière, le Premier ministre Édouard Philippe avait déjà évoqué cette idée sur BFMTV-RMC. "Année après année, on mobilise de plus en plus d'argent public sur cette question et objectivement l'efficacité n'est pas au rendez-vous. Donc soit on dit il faut mettre plus dans le panier percé, soit on se dit qu'il faut peut-être changer le panier. Il faut peut-être réfléchir autrement", affirmait-il alors.

Édouard Philippe expliquait alors vouloir faire intervenir les bailleurs sociaux, qui logent de nombreux étudiants. "Notre objectif c'est, en discutant avec eux, en imaginant des mécanismes qui permettent de refinancer leurs emprunts, (...) de faire en sorte de baisser le loyer payé par celui qui est logé, d'avoir un système dans lequel peut-être les APL diminuent mais les loyers diminuent en conséquence", développait-il.

Les aides personnelles au logement bénéficient à environ 6,5 millions de ménages pour un coût annuel de 18 milliards d'euros, facture régulièrement dénoncée par la Cour des comptes au regard de l'efficacité des APL, jugée discutable. En juin dernier, elle relevait que "le dispositif comporte un effet inflationniste en permettant d'entretenir, dans certains cas, un niveau élevé de loyers, effet particulièrement marqué pour les logements étudiants".

J.M.