BFM Business
Economie et Social

Baisses d'impôts: toujours le grand flou pour 2015

Arnaud Montebourg réclame la priorité pour les classes moyennes

Arnaud Montebourg réclame la priorité pour les classes moyennes - -

Le ministre de l'Economie a plaidé, jeudi 10 juillet, pour des baisses d'impôts supplémentaires pour les classes moyennes. Mais l'exécutif tarde à préciser qui profitera vraiment en 2015 des allégements. Et quelle sera l'ampleur du geste.

François Hollande, Manuel Valls et Arnaud Montebourg même combat. Les trois hommes promettent des baisses d'impôts pour les classes moyennes après le geste qui concernera 3,7 millions de foyers modestes dès septembre.

François Hollande l'avait annoncé le 6 mai, sur BFMTV. Manuel Valls l'avait rappelé, mardi 8 juillet, en clôture de la conférence sociale. Des annonces devraient même avoir lieu dans les prochains jours, avait-il dit auparavant. Tout en précisant que les baisses d'impôts ne pourraient intervenir "qu'une fois la dépense publique réduite". Mais sans préciser à partir de quel niveau de réduction les impôts pourront baisser.

Quant à Arnaud Montebourg, il a réclamé, hier jeudi 11 juillet, à l'occasion de son discours sur la croissance, que les 50 milliards d'euros du pacte de responsabilité profitent davantage aux classes moyennes. Il a proposé une répartition en trois tiers: un en faveur des entreprises, un pour réduire le déficit, et un dernier destiné aux ménages sous forme de baisse d'impôt.

Règle des trois tiers

En clair, selon Montebourg, le gouvernement devrait donc faire davantage que les 5 milliards d'euros de baisse d'impôts et de charges sociales prévus d'ici à 2017 en faveur des ménages (dont 2,5 milliards en 2015). Le geste à l'égard des classes moyennes devrait donc atteindre 15 milliards pour respecter la règle des trois tiers du ministre de l'Economie.

Invité de BFMBusiness ce vendredi 10 juillet, Dominique Lefebvre, vice-président PS de la commission des finances de l'Assemblée nationale et proche de Manuel Valls, a jugé cette règle des trois tiers irréaliste. "On ne le peut pas", a-t-il lancé.

Auteur d'un rapport sur la réforme de la fiscalité des ménages à la demande de Jean-Marc Ayrault, il a rappelé que le geste fiscal du budget 2015 consistera essentiellement à péréniser la ristourne de 350 euros (700 euros pour un couple) de septembre.

Pour la péréniser, il faut une mesure touchant "le bas du barème (de l'impôt sur le revenu, ndlr). Mais ce type de mesure "qui devrait toucher 50% des foyers fiscaux coûte très chère", a-t-il reconnu. Il serait temps que Matignon précise les choses.

P.C