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Finances publiques

La Banque de France croit à l'objectif des 3%

Christian Noyer croit aux prévisions gouvernementales et à l'objectif des 3%.

Christian Noyer croit aux prévisions gouvernementales et à l'objectif des 3%. - -

Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, s'est dit "confiant" concernant l'objectif du gouvernement consistant à réduire le déficit à 3% du PIB en 2013. Et ce malgré des doutes persistants des experts économiques modiaux.

L’objectif de réduction du déficit à 3% du PIB continue d’alimenter le débat. La Commission européenne, le Fonds monétaire international et de nombreux économistes estiment que le déficit ne sera réduit l'an prochain qu'à 3,5% du PIB (après 4,5% attendu fin 2012). Et ce en raison d'une croissance économique plus faible qu'espérée par le gouvernement.

De son côté, ce dernier reste campé sur ses positions. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a d’ailleurs réaffirmé jeudi que la France ne pouvait relâcher son effort de réduction des déficits, sous peine d'être sanctionnée.

Les 3%, "marque de crédibilité de l'économie française"

Ce vendredi 9 novembre, c’est Christian Noyer qui y est allé de son commentaire. Le gouverneur de la Banque de France apporte son soutien au gouvernement, mais prend bien soin de le laisser sous pression. "Je suis confiant et le gouvernement a raison de garder cet objectif", déclare Christian Noyer à propos de l’objectif des 3%, dans un entretien aux journaux du groupe Ebra. "C'est la marque de la crédibilité de l'économie française, de sa capacité à arrêter la spirale de la dette et donc à être solvable.Si le regard des investisseurs du monde entier changeait sur la France, nos taux d'intérêt remonteraient et l'Etat serait obligé de faire des efforts encore plus grands".

Les chiffres mensuels "en cohérence avec la réduction attendue"

Dans le même temps, Bercy a publié les chiffres mensuels de la situation budgétaire française. Le déficit de l'Etat a ainsi reculé de 7,7 milliards d'euros au 30 septembre par rapport à un an plus tôt, s'établissant à 85 milliards d'euros, "en cohérence avec la réduction attendue", selon le ministère du Budget. En 2011, à la même date, il s'établissait à 92,7 milliards d'euros. "La progression des dépenses est conforme à la prévision de la loi du 16 août 2012 de finances rectificative pour 2012. La consommation au 30 septembre 2012 montre que la dépense évolue au rythme attendu. En particulier, la charge de la dette est inférieure à la charge exécutée à la même date en 2011, confirmant l'impact positif du niveau historiquement bas des taux d'intérêt et la révision à la baisse de la charge de la dette par rapport à la prévision initiale", s’est félicité le ministère.
Le déficit budgétaire reste néanmoins légèrement au-dessus du niveau qu'il est censé atteindre à la fin de l'année, fixé à 83,6 milliards par le projet de budget 2013 actuellement en discussion au Parlement.

Yann Duvert