BFM Business
Economie et Social

Berger: "le syndicalisme bashing de la part de certains politiques, j'en ai assez !"

Laurent Berger veut arrêter les amalgames.

Laurent Berger veut arrêter les amalgames. - Benoit Tessier - AFP

Le secrétaire général de la CFDT est revenu sur les violences chez Air France. Il demande d'arrêter les amalgames.

Laurent Berger tape du poing sur la table. Le secrétaire général de la CFDT a déclaré sur iTELE qu'il en avait "assez du syndicalisme bashing" de la part de certains politiques, notamment Laurent Wauquiez (Les Républicains), mettant en garde contre des propos "populistes" et "dangereux".

Interrogé dimanche sur le conflit à Air France et les violences lors du CCE du 5 octobre, Laurent Wauquiez, chef de file de la droite et du centre aux élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, a estimé qu'il y avait "trop de syndicats en France qui font du blocage", en prônant des référendums directs. "Laurent Wauquiez dit de grosses bêtises, il veut coller aux sondages. Le syndicalisme bashing de la part de certains politiques, j'en ai assez !", a réagi le leader de la CFDT, qualifiant ces propos de "populistes". "Ils disent qu'il faut de la démocratie directe, et ça c'est juste l'assurance de plus de conflictualité", a commenté Laurent Berger.

La direction "n'a pas écouté"

Pour le dirigeant cédétiste, "il faut arrêter de faire des amalgames en permanence, c'est très dangereux". "Dans les violences à Air France, il n'y avait pas d'adhérents de la CFDT", a-t-il souligné, ajoutant qu'il "condamnait" les violences "inacceptables" commises la semaine dernière à l'encontre de deux dirigeants de la compagnie aérienne. Il a "condamné" aussi l'attitude de la direction qui "n'a pas écouté" une salariée de la compagnie qui l'interpellait, faisant référence à une séquence vidéo diffusée sur internet. Ce dont la France a besoin, selon lui, c'est de "dialogue, de tous les côtés".

"Partout ailleurs, y compris dans les pays où émerge une démocratie - je pense à la Tunisie (où le quartette conduisant le dialogue national a obtenu le prix Nobel de la paix) - on se réjouit que les syndicalistes aient contribué à un moment donné à affirmer la démocratie", a-t-il fait valoir. "De plus en plus, on sent une tentation de ne pas dialoguer, des directions plus rétives à discuter avec les syndicats. Il y a un espèce de climat ambiant qui considère que l'économie doit primer et le travail est la variable d'ajustement. Donc renouons le dialogue, car il n'y a pas de performance économique sans performance sociale", a-t-il ajouté.