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Le "bouclier fiscal" de plus en plus critiqué à l'UMP

L'ancien Premier ministre Alain Juppé s'interroge de nouveau sur la pertinence du "bouclier fiscal", qui cristallise les critiques de la majorité. Ce dispositif, qui fut l'un des engagements électoraux de Nicolas Sarkozy, limite à 50% des revenus les impô

L'ancien Premier ministre Alain Juppé s'interroge de nouveau sur la pertinence du "bouclier fiscal", qui cristallise les critiques de la majorité. Ce dispositif, qui fut l'un des engagements électoraux de Nicolas Sarkozy, limite à 50% des revenus les impô - -

PARIS - L'ancien Premier ministre Alain Juppé s'interroge de nouveau sur la pertinence du "bouclier fiscal", qui cristallise les critiques de la...

PARIS (Reuters) - L'ancien Premier ministre Alain Juppé s'interroge de nouveau sur la pertinence du "bouclier fiscal", qui cristallise les critiques de la majorité.

Ce dispositif, qui fut l'un des engagements électoraux de Nicolas Sarkozy, limite à 50% des revenus les impôts dus par un particulier.

Nombre d'élus de la majorité plaident pour la suspension de cette mesure de la loi Tepa du 1er août 2007, vivement contestée par l'opposition et les syndicats, voire son abrogation dans un contexte de crise.

Ils font notamment valoir que le consensus qu'appellent de leurs voeux Nicolas Sarkozy et François Fillon pour la réforme des retraites sera impossible sans justice fiscale.

"Je pense qu'il faut s'interroger sur ce que l'on appelle le bouclier fiscal parce que les choses ont changé, la crise est venue", a redit Alain Juppé sur France Info.

"Aujourd'hui, il y a une petite minorité de très riches qui ne cessent de s'enrichir", a affirmé le maire UMP de Bordeaux.

"Cela ne me choquerait pas qu'on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a défendu une mesure qui permet selon lui d'éviter un exode fiscal pour un coût limité à quelque 500 millions d'euros par an.

19.000 FOYERS FISCAUX

"La France est un pays où l'on paye trop de charges, trop d'impôts, trop de cotisations et il n'est pas question aujourd'hui d'augmenter les impôts, ce serait une erreur", a-t-il dit sur i>Télé.

"Il y a aujourd'hui une concurrence internationale et je n'ai pas envie de voir des entrepreneurs requitter à nouveau la France comme ils l'ont fait pendant des années et des années", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre, François Fillon, a déclaré dans une interview au Journal du Dimanche que son gouvernement ne reviendrait pas sur le bouclier fiscal afin de ne pas "casser le retour de la croissance".

Lors du séminaire des parlementaires UMP, lundi à Paris, le sénateur Jean-Pierre Fourcade et le député Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, ont plaidé pour une suspension du dispositif "le temps que les finances publiques soient assainies", ont rapporté des participants.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin demande l'abrogation du bouclier fiscal - mesure instituée en 2006 sous son gouvernement avec un plafond à 60%.

Le chef de file des sénateurs UMP, Gérard Longuet, souhaite une réflexion sur la fiscalité des revenus de tous les Français dans le contexte de la crise économique.

Selon un rapport de Gilles Carrez, le dispositif a coûté 700 millions d'euros à l'Etat en 2009, un chiffre qui devrait être le même cette année. En 2008, le "bouclier" avait bénéficié à 19.000 foyers français, selon des statistiques du ministère de l'Economie.

Jean-Baptiste Vey et Sophie Louet, édité par Véronique Tison