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Finances publiques

Budget 2015: le gouvernement encore trop optimiste dans ses prévisions

Bercy risque de louper son objectif de déficit en 2019.

Bercy risque de louper son objectif de déficit en 2019. - Joel Saget - AFP

Le Haut Conseil aux Finances Publiques, garant du sérieux budgétaire, a rendu public, ce mercredi 1er octobre, son avis sur les hypothèses économiques du projet de loi de Finances pour 2015. Les scénarios retenus par l'exécutif sont, à ses yeux, encore trop optimistes.

Nouveau revers pour l'exécutif. Le gouvernement a présenté ce mercredi 1er octobre le projet de loi de Finances pour 2015, texte qui est construit sur des hypothèses de croissance et de déficit revus à la baisse pour la période 2014-2017.

Le gouvernement a ainsi décidé de laisser filer les déficits (4,3% en 2015, 3,8% en 2016 et 2,8% en 2017) de tabler sur une croissance moins ambitieuse (1% en 2015, 1,7% en 2016, 1,9% en 2017).

Et pourtant ces prévisions sont encore trop optimistes selon le Haut Conseil aux Finances publiques (HCFP), un organe chargé d'évaluer la pertinence des hypothèses économiques contenues dans les textes budgétaires.

En analysant les prévisions de croissance, le HCFP écrit que, pour la période 2016-2017, bien que le scénario "soit plus réaliste que celui présenté en avril dans le programme de stabilité", il "continue de reposer sur des hypothèses trop favorables sur l'environnement international et l'investissement".

"Un risque de déviation"

Sans surprise, le Haut Conseil relève que sur les déficits, la trajectoire présentée par le gouvernement "n’est pas cohérente avec les engagements pris par la France, actuellement sous procédure pour déficit public excessif".

Et les Sages enfoncent le clou: "De plus, même si cette nouvelle trajectoire est moins ambitieuse que les précédentes, son respect n’est pas acquis. Il suppose d’infléchir fortement et sur toute la période de programmation la croissance de la dépense publique".

Le Haut Conseil relève ainsi "un risque de déviation" par rapport à l'objectif de moyen terme, c'est-à-dire un déficit à 0,4% du PIB en 2019.

J.M.