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Finances publiques

Budget 2018: une nouvelle "taxe soda" votée à l'Assemblée

L'objectif n'est pas d'avoir de l'argent en plus, mais d'avoir un dispositif plus intelligent", assure le rapporteur du budget de la Sécu

L'objectif n'est pas d'avoir de l'argent en plus, mais d'avoir un dispositif plus intelligent", assure le rapporteur du budget de la Sécu - Rémy Gabalda - AFP

Cet amendement au projet de loi de Finances de la Sécu, voté en commission, a été déposé par le rapporteur du Budget de la Sécu Olivier Véran. Il consiste à "moduler" les taxes existantes en fonction de la teneur en sucre d'une boisson.

Les députés ont voté dans la nuit de mardi à mercredi une modulation de la "taxe soda" en fonction du taux de sucre, pour mieux lutter contre l'obésité, lors de l'examen en commission du projet de budget de la Sécurité sociale.

La commission des Affaires sociales a adopté un amendement en ce sens au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, présenté par le rapporteur général Olivier Véran (LREM, ex-PS).

L'ensemble des boissons contenant une quantité - même minime - de sucres ajoutés sont taxées depuis 2013.

Un dispositif "plus intelligent"

"L'objectif n'est pas d'avoir de l'argent en plus, mais d'avoir un dispositif plus intelligent" et d'"inciter les industriels à réduire le taux de sucre", a exposé M. Véran, médecin de profession déjà engagé sous le précédent quinquennat sur ces questions.

Ainsi les boissons ne seront plus taxées en dessous de 5 g de sucres pour 100 ml, taxées au même niveau qu'aujourd'hui à partir de 5 g, deux fois plus qu'aujourd'hui au-dessus de 8 g et trois fois plus au-dessus de 10 g.

"Ne va-t-on pas trop vite et trop loin?", a questionné Jean-Pierre Door (LR). Le rapporteur a indiqué qu'il travaillait sur un "lissage" des seuils pour la séance dans l'hémicycle la semaine prochaine.

Une mesure qui risque de "taxer les plus pauvres"

Le groupe LR a rappelé que la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait émis lors de son audition des réserves sur le dispositif, préférant "l'éducation à la santé" plutôt que de "taxer les personnes les plus pauvres", plus consommatrices de boissons sucrées.

Mais la mesure a été adoptée de façon plutôt consensuelle, divers députés, dont des MoDem et des Insoumis, portant des amendements ayant la même visée.

La commission a examiné au pas de charge mardi environ la moitié des quelque 300 amendements déposés sur le projet de budget (PLFSS) en commission.

Elle l'a fait sans changement majeur, que ce soit sur la suppression du RSI (régime social des indépendants), sur la hausse des prix du tabac ou encore la mesure phare de hausse de CSG.

Les députés s'attaqueront mercredi matin à la partie "dépenses" du PLFSS.

J.M. avec AFP