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Finances publiques

Budget de la Sécurité sociale: "un retour en arrière" déplore Rexecode

Invité sur le plateau de 12H, l'Heure H, le directeur général de Rexecode Denis Ferrand est revenu sur la situation de la Sécurité sociale, de nouveau en déficit.

Le retour à l'équilibre pour les comptes de la Sécurité sociale, ce n'est pas pour tout de suite ! Le gouvernement le prévoit désormais pour 2023, alors que la réforme des retraites commence à se préciser. "Pour justement acter le passage à un nouveau système de retraites, tel qu'appelé de ses vœux par le Président Macron, l'idée était d'arriver sur un système qui était à l'équilibre d'emblée. Donc là, on voit que l'échéance de l'équilibre est reportée" résume le directeur général de l'institut d'études Rexecode. "Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sont des éléments de réponse au mouvement des gilets jaunes."

En cause, selon Denis Ferrand, "la hausse de la CSG, qui avait été adoptée, sur laquelle il y a eu un retour en arrière" mais aussi "la désindexation des pensions, qui était un outil de financement", qui a finalement été annulée.

"En fait, ce sont ces deux éléments-là (…) sur lesquels il y a eu un retour en arrière. À la masse des dépenses pour ce qui est des pensions et évidemment aux recettes pour ce qui concerne la CSG" poursuit Denis Ferrand. "Donc il y a eu du retour en arrière et, là-aussi, on voit la difficulté d'avoir un pilotage assumé sur plusieurs exercices. C'est là qu'il y a un vrai élément de dérapage."

Allonger la durée des cotisations?

Et de souligner le facteur clé qui a disparu de la future réforme des retraites. "On était revenu quasiment à l'équilibre mais comment est-on revenu à l'équilibre ? C'est parce qu'on a eu la montée en puissance très régulière de mesures d'allongement de durée de cotisations" souligne-t-il. "Ce qui est assez frappant sur la période récente, c'est l'augmentation du taux d'activité seniors, qui est une conséquence des différentes réformes de retraite qui avaient été adoptées."

"C'est ce qui a permis de se rapprocher de l'équilibre" assure-t-il. "Aujourd'hui, poser la question des retraites en laissant de côté la question de la durée des cotisations, qui est la variable la plus efficace pour permettre un rétablissement, et bien on risque de ne pas atteindre l'objectif, a priori, d'avoir un équilibre budgétaire."'

Thomas Leroy