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Finances publiques

Ce patron offre 1% de son chiffre d’affaires aux impôts pour lutter contre Daesh

Jean-Charles Mille, directeur de Premium Films, s'est rendu à Bercy pour offrir 5.000 euros au gouvernement pour la lutte contre le terrorisme. Il incite les exilés fiscaux à se montrer généreux.

Jean-Charles Mille, directeur de Premium Films, s'est rendu à Bercy pour offrir 5.000 euros au gouvernement pour la lutte contre le terrorisme. Il incite les exilés fiscaux à se montrer généreux. - Thomas Coex - AFP

Le geste est généreux. Jean-Charles Mille, directeur de Premium Films, s’est rendu à Bercy pour remettre à Michel Sapin un chèque de 5.000 euros. Comme Marc Simoncini, il incite à son tour les exilés fiscaux à aider le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme.

Le message lancé sur les réseaux sociaux par Marc Simoncini a été entendu par Jean-Charles Mille, directeur de la société Premium Films. Celui-ci s’est rendu au ministère de l’Économie et des Finances pour effectuer un don de 5.000 euros, soit 1% du chiffre d'affaires de son entreprise, afin d’aider l’État à mener la lutte contre le terrorisme. Dans un courrier adressé à Michel Sapin que s’est procuré 20 minutes, Jean-Charles Mille explique son geste très simplement. "Le devoir de l’État est de soigner et protéger son peuple, mais il faut être réaliste, ça va coûter très cher. Le déficit est déjà très élevé […]. Les entreprises, si elles le peuvent, doivent aider en faisant un don cette année."

Et pour éviter tout malentendu, le patron de Premium Films, une société installée dans le 11e arrondissement de Paris, précise qu’il ne réclame aucune contrepartie fiscale ou autre. "Ce montant sera une charge exceptionnelle dans mon bilan 2015."

"Si on ne le fait pas, le prochain Président sera dans le rouge"

Dès dimanche, soit deux jours après les attentats parisiens, Marc Simoncini lançait un appel aux entrepreneurs en exil fiscal dans un message publié sur Facebook. "Notre pays vous a donné la chance de réussir vos vies et vous faites partie des quelques % de l'humanité qui ont tellement plus que nécessaire. Alors, mes amis, je vous en conjure, revenez en France, revenez entreprendre, revenez avec votre intelligence et votre énergie, vos idées et votre enthousiasme, revenez, payez-y vos impôts".

Pour Jean-Charles Mille, ces mots ont fait mouche. Il a donc offert 1% de son chiffre d’affaires "en espérant que les grands groupes feront de même proportionnellement à leurs revenus."

Et pour le dirigeant, ce geste est surtout important sur le long terme. Dans son courrier, il précise que "si on ne le fait pas, le prochain Président sera dans le rouge en entrant à l’Élysée en 2017 car son prédécesseur aura dû lutter contre le terrorisme. En conséquence, il sera sans doute obligé de lever, à nouveau, des impôts qui toucheront surtout les classes moyennes…". Un argument imparable qui vise à convaincre d’autres patrons de suivre son geste.

Pascal Samama