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Ce que l'on sait (pour le moment) du programme d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron devrait présenter l'ensemble de son programme à la fin du mois de février.

Emmanuel Macron devrait présenter l'ensemble de son programme à la fin du mois de février. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK - AFP

Si le candidat d'En Marche! n'en finit plus de grimper dans les sondages, son programme n'a pas encore été entièrement dévoilé. Voici les quelques éléments qui sont d'ores et déjà connus.

Désormais en bonne position pour accéder au second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron apparaît, à ce stade de la campagne présidentielle, comme le mieux placé pour succéder à François Hollande. Mais l'ex-ministre de l'Économie tarde à dévoiler son programme. Le flou entourant ses propositions est d’ailleurs l’un des principaux angles d’attaque de ses adversaires.

Lors de son dernier meeting, à Lyon, Jean-Luc Mélenchon n'a pas manqué de fustiger les "champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique", se demandant à haute voix: "Où sont leurs programmes ?" 

Ce mardi, au micro de BFMTV et RMC, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis en a remis une couche : "Macron, c'est un peu creux", a-t-il ironisé.

Augmentation de la prime d'activité, allègement des charges

Pourtant, si le chef de file d’En Marche! devrait présenter son programme complet à la fin du mois de février, il a déjà livré, au fil des interviews et des meetings, quelques indications. On sait par exemple qu’Emmanuel Macron, dans la droite lignée de la loi El Khomri, veut privilégier les accords d’entreprises en ce qui concerne le temps de travail. Mais au contraire de François Fillon, le candidat souhaite maintenir les 35 heures comme durée hebdomadaire légale. 

Plus récemment, Emmanuel Macron a également promis une augmentation de "près de 50%" du montant moyen de la prime d'activité. Ce qui devrait entraîner un coût supplémentaire de 2,1 milliards d'euros pour les finances publiques.

Autre poste de dépense prévu par l’ancien locataire de Bercy: la suppression de la totalité des charges "générales" au niveau du SMIC. Dans le même temps, il prévoit de transformer le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en allègement de charges durable, sans plus de précisions. Un système de bonus-malus dans les cotisations d'entreprise, selon le recours au CDI par rapport au CDD, sera aussi mis en place.

En outre, Emmanuel Macron prône, pour tous les salaires, la suppression des cotisations maladie et des cotisations chômage ( 3,1 points de charge) grâce à une augmentation de 1,7 point de la CSG.

Obligation de formation pour les chômeurs

Pour les personnes au chômage, les conditions d’indemnisation devraient changer. S’il sera possible d’obtenir une allocation en cas de démission, le plafond de celle-ci (dans tous les cas de figure) sera revu à la baisse. Une obligation de se former interviendra "au bout d’un certain temps" d’inactivité. Au terme de cette formation, l’indemnisation sera supprimée en cas de refus "d’offre d’emploi raisonnable". Là aussi, donc, des précisions devraient être apportées au cours de la campagne.

Emmanuel Macron souhaite également ouvrir le vaste chantier des retraites, en instaurant un régime universel indépendant du statut (salarié, indépendant ou fonctionnaire). Enfin, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sera transformé en impôt sur la rente immobilière. Seul le patrimoine immobilier serait pris en compte, "la part qui finance l'économie réelle", c'est-à-dire la détention d'actions échappant à cette ponction fiscale sur le patrimoine des ménages les plus fortunés.

Côté dépenses, si l’on inclut le recrutement de 10.000 policiers et gendarmes en 3 ans, ou encore l’attribution d’un "pass culture" à tous les jeunes le jour de leurs 18 ans, le programme d’Emmanuel Macron est plutôt fourni. Reste à savoir dans quel domaine des économies devront être réalisées, même si le candidat a déjà indiqué qu’il n’était pas "pertinent de viser l'équilibre des comptes publics dans le contexte".

Yann Duvert avec AFP