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Ce que la présidentielle va coûter aux électeurs

Les électeurs français choisiront leur nouveau président le 23 avril et le 7 mai prochain.

Les électeurs français choisiront leur nouveau président le 23 avril et le 7 mai prochain. - Thierry Zoccolan - AFP

Le scrutin des 23 avril et 7 mai va coûter plus cher que prévu aux finances publiques. Et pour une fois, ce n’est pas la faute du gouvernement.

Si le boom des inscriptions sur les listes électorales constaté fin 2016 est plutôt signe de bonne santé pour la démocratie, l’organisation de l’élection présidentielle a un coût. Et le gouvernement, qui a jusqu’au bout tenté de réduire la facture, devra une nouvelle fois mettre la main à la poche.

Parmi les dépenses conséquentes pour les pouvoirs publics, on trouve évidemment le remboursement des dépenses électorales des candidats. Pour rappel, 800.000 euros au maximum peuvent être versés aux candidats n’atteignant pas 5% des voix. Ceux franchissant cette barre symbolique peuvent, eux, prétendre à un remboursement par l'État de 8 millions d’euros. Tandis que les candidats présents au second tour pourront bénéficier de 10,7 millions. Il est difficile d’évaluer précisément ce coût, certains candidats flirtant avec la barre des 5%.

Le Parlement refuse une économie de 100 millions

En outre, tous les candidats voient une partie de leurs frais remboursés, indépendamment de leurs dépenses de campagne. Il s’agit de leur matériel officiel (professions de foi, affiches officielles, frais d’affichage). En 2012, un crédit de 47 millions d’euros était prévu pour couvrir ce remboursement.

Mais le principal poste de dépense concerne la mise sous pli du matériel électoral, assuré par les préfectures et nécessitant la location de salles de stockage et l’emploi de vacataires. Juste derrière, figurent les frais d’acheminement de la propagande électorale qui, depuis l’ouverture à la concurrence du marché postal, ont eu tendance à augmenter substantiellement.

Dans son projet de loi de Finances pour 2017, le gouvernement avait proposé de réduire drastiquement leur coût, en dématérialisant l’ensemble de la propagande. "L'économie nette attendue (…) était de 168,9 millions d'euros dont 68,3 millions pour les élections législatives et 100,6 millions pour l'élection présidentielle", indique ainsi le ministère de l’Intérieur.

Mais l’exécutif s’est heurté au refus du Parlement, qui a rejeté la mesure. Conséquence: la présidentielle, dont le coût initial était de 122,5 millions d’euros, devrait afficher une facture approchant les 223 millions. Soit 5,2 euros par électeur, au lieu des 2,85 euros prévus.