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Finances publiques

Depuis 2004, la journée de solidarité a rapporté plus de 30 milliards d’euros à l’État

Lors de son interview dimanche soir sur BFMTV, RMC et Mediapart, Emmanuel Macron a indiqué que la mise en place d'une deuxième journée travaillée mais non-payée pour financer la dépendance était "une piste intéressante". Depuis sa création, la première a rapporté plus de 30 milliards d’euros.

Et si les salariés travaillaient un deuxième jour sans être payés ? L’idée de "deux lundi de Pentecôte travaillés" a d'abord été évoquée sur BFMTV et RMC par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, puis hier soir par le chef de l'Etat. "Est-ce que ça a bien marché la dernière fois? Je ne suis pas contre, je pense que c'est une piste intéressante, il faut le regarder", a-t-il ajouté, en estimant que "ça (pouvait) être une option" pour permettre notamment de renforcer le financement public de la dépendance, qu’il s’agisse des personnes âgées ou des personnes atteintes d’un handicap.

Depuis 2004, une journée dite de solidarité remplit déjà ce rôle. Fixée au départ le lundi de Pentecôte (redevenu férié en 2008), la date de ce jour travaillé mais non payé est désormais laissée à l’appréciation des employeurs, qu’ils soient publics ou privés. Certains peuvent ainsi choisir de supprimer un jour de RTT, ou même d’offrir ce jour à leurs salariés.

Certains retraités également mis à contribution

Dans tous les cas, ils s’acquittent d’une contribution de 0,3% de leur masse salariale auprès de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Les professions libérales, en revanche, en sont exemptées.

Entre 2004 et 2017, la journée de solidarité a ainsi rapporté plus de 30 milliards d’euros à l’État (plus de 2,3 milliards l’an passé). A noter que depuis 2013, les retraités imposables sont également mis à contribution par la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa). Celle-ci a rapporté environ 750 millions d’euros en 2017.

Les recettes de la CNSA sont ensuite destinées à financer les aides aux personnes âgées (via les conseils départementaux qui versent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et les services médico-sociaux dédiés).

Mais aussi celles dédiées aux personnes handicapées (Prestation de compensation du handicap, et dotations pour le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées).

Y.D., Emeline Gaube