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Economie et Social

La CFDT étudiera la durée de cotisation sur les retraites

La CFDT n'exclut pas l'allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France mais tranchera lors de son congrès en juin, dit son secrétaire général François Chérèque, ici avec le leader de la CGT. /Photo prise le 15 février 2010/REUT

La CFDT n'exclut pas l'allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France mais tranchera lors de son congrès en juin, dit son secrétaire général François Chérèque, ici avec le leader de la CGT. /Photo prise le 15 février 2010/REUT - -

PARIS - La CFDT n'exclut pas l'allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France mais tranchera lors de son congrès en...

PARIS (Reuters) - La CFDT n'exclut pas l'allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France mais tranchera lors de son congrès en juin, a dit dimanche son secrétaire général François Chérèque.

La CFDT est, comme les autres syndicats, inflexible sur la possibilité de partir à la retraite à 60 ans et demande que le gouvernement trouve de nouveaux financements dans une taxation du patrimoine.

L'allongement de la durée de cotisation "est un débat. A notre congrès, on pose ce débat-là à nos militants, donc la CFDT n'exclut pas ce principe-là", a dit François Chérèque lors du "Grand rendez-vous" d'Europe 1.

"Mais la question c'est dans quelles conditions, dans quel contexte (...) La réforme sera jugée sur le contenu mais aussi sur le contexte, le contexte des inégalités et de la crise économique", a-t-il ajouté.

En 2003, le soutien de François Chérèque à la réforme des retraites de François Fillon avait provoqué un exode des militants de la CFDT. Cette fois, le syndicat n'arrêtera pas sa position avant d'avoir consulté les adhérents lors de son congrès, du 7 au 11 juin à Tours.

"On est attaché à deux choses", a dit François Chérèque. "Un, les 60 ans, pour une raison simple: si on passe par exemple à 62 ans (d'âge légal de départ à la retraite), ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans cotiseront 46 ans".

"Deux, il faut que ce soit juste. Qu'on ait le sentiment que tout le monde fait des efforts", a-t-il ajouté.

François Chérèque considère comme fondamentaux "les éléments de choix individuels" sur le départ à la retraite.

"J'ai toujours dit qu'un acquis social pouvait évoluer (...) On peut garder ces 60 ans mais avec une grande souplesse de choix individuels", a-t-il dit.

Le gouvernement devra aussi chercher des ressources supplémentaires chez les Français les plus aisés, a estimé le leader syndical, jugeant que le bouclier fiscal était un "problème important".

"Il faut, pour financer la solidarité nationale, qu'on évolue sur la fiscalité du capital. C'est là que les ressources supplémentaires peuvent être en partie trouvées", a-t-il dit.

Interrogé sur la réforme des retraites des fonctionnaires, François Chérèque a répondu: "S'il y a des efforts qui sont faits sur cette réforme, ce sera à faire de manière équitable dans le public et le privé."

Il s'oppose cependant à une remise en cause du mode de calcul des retraites, en particulier la prise en compte des six derniers mois de salaires pour calculer les pensions des fonctionnaires contre les 25 meilleures années dans le privé.

"Un avantage cache souvent un désavantage", a-t-il dit, observant que les primes des fonctionnaires, représentant selon lui près de 30% du salaire, n'étaient pas incluses dans le calcul.

Clément Guillou