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Finances publiques

La charge de la dette va compliquer le budget 2014

Jusqu'ici, les taux bas avaient été une aubaine pour Bercy

Jusqu'ici, les taux bas avaient été une aubaine pour Bercy - -

Les taux de la dette française sont actuellement en train de remonter sur les marchés. Une mauvaise nouvelle pour l'Etat puisque la charge de la dette constitue le premier poste de son budget.

Le gouvernement fait face à deux vents contraires. Alors que la croissance, synonyme de rentrées fiscales supplémentaires, s'améliore, le coût de la dette française augmente.

Depuis mai, les taux des emprunts à 10 ans sur le marché secondaire, ont connu une importante remontée, passant d'environ 1,65%, leur plus bas historique, à un peu plus de 2,5%, actuellement.

"C'est peut-être la fin de la bonne surprise", commente Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. En effet, depuis le début de l'année, la faiblesse des taux d'intérêt a clairement été une aubaine pour les comptes de l'Etat.

Plus de 46 milliards par an

Dans le pacte de stabilité, le document budgétaire transmis à la Commission européenne en mai dernier, le gouvernement avait revu à la baisse la charge de la dette, c’est-à-dire l'argent dépensé par l'Etat pour financer ses emprunts. Grâce à la baisse des taux, ce poste, qui est tout simplement la première dépense de l'Etat (voir "chiffres") , avait été révisé de 46,9 à 46,2 milliards d'euros pour 2013.

Plus récemment, les chiffres publiés par le ministère du Budget montraient que la charge de la dette avait atteint 28 milliards d'euros à fin juillet 2013, contre 29,6 milliards à la même période, soit 1,6 milliard de moins.

"Un choc de taux"

Mais pour 2014, l'horizon pourrait s'assomblir. "Si la hausse des taux d'intérêts se poursuit, le gouvernement devra évidemment en tenir compte", ajoute Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP Paribas. L'exécutif, qui a néanmoins pour habitude d'être prudent sur ses prévisions de dette, pourrait donc ne plus pouvoir compter sur la générosité des marchés pour enregistrer des économies "surprise".

Par ailleurs, l'exécutif devra guetter l'ampleur que va prendre cette hausse des taux. Dans un document annexé au projet de loi de Finances pour 2013, Bercy calculait les effets "d'un choc de taux". Ainsi, une hausse de 1% sur l'ensemble des différents titres de dette français émis aurait eu un impact de 1,8 milliard d'euro pour 2013. Un chiffre qui ne devrait pas être très différent pour 2014...

Julien Marion