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Economie et Social

Comment Fillon veut mettre fin au monopole syndical

S'il est élu, le candidat LR compte changer les règles du jeu de la représentativité syndicale dans les entreprises. Gérard Larcher, président du Sénat, prône la méthode douce dans ce dossier.

La fin du monopole syndical est l'un des points du programme de François Fillon qui crée beaucoup de crispations. Ce principe permet aux syndicats, et à eux seuls, de présenter des listes au 1er tour des élections professionnelles. François Fillon veut que tout salarié puisse se présenter. Une condition, selon lui, pour rendre le dialogue social plus efficace.

Les syndicats y voient un risque d'éparpillement et un coup porté à la défense des salariés. Le dossier est sensible. À tel point que, selon nos informations, s'il est élu, François Fillon avancera avec précaution.

"François Fillon ne va pas décréter la fin du monopole syndical le jour 1 de sa présidence!" Son entourage l'assure, sa priorité l'été prochain s'il est élu, est d'abord de graver dans le marbre les baisses de charges.

Ne pas trancher dès le mois de juillet

En revanche, sur la représentativité syndicale, Gérard Larcher l'a semble-t-il convaincu de ne pas trancher dès le mois de juillet. Le président du Sénat a rencontré tous les syndicats. Son message, et le constat qu'il partage avec François Fillon, est qu'on ne peut plus garder les mêmes règles du jeu quand on a un taux de syndicalisation de seulement 5% dans le secteur privé.

Mais sur la méthode, il y a divergence. Là où François Fillon laisse entendre qu'il est temps de se passer des syndicats pour redonner du pouvoir aux salariés, Gérard Larcher prône une évolution moins radicale, et privilégie le dialogue avant la réforme.

Il semble avoir été entendu. Ce qui est prévu pour le moment, nous dit un proche de François Fillon, c'est d'ouvrir une grande négociation au mois d'octobre, où la question de la rénovation du dialogue social dans l'entreprise sera posée.

Mathieu Jolivet