Comment la fiscalité rend les riches Français plus généreux
Allier l’utile à l’agréable, tel semble être l’état d’esprit des contribuables les plus riches. Le montant moyen des dons aux démunis faits par des foyers assujettis à l'Impôt sur la grande fortune (ISF) a en effet augmenté de 17% en 2014, selon une étude Ipsos pour la fondation Apprentis d'Auteuil.
"Connaissant de mieux en mieux les dispositifs de défiscalisation existants, ils n'hésitent pas à y recourir pour faire croître leur générosité comme le montre l'augmentation du montant moyen de dons cette année", a indiqué Philippe Rose, directeur des relations bienfaiteurs et ressources d'Apprentis d'Auteuil.
Selon une enquête réalisée par Ipsos auprès de 300 personnes assujetties à l'ISF "le montant des dons effectués s'élève à 2.519 euros en 2014 contre 2.156 en 2013", résultat selon Philippe Rose, d'une "stabilité législative". Depuis 2007 et la loi TEPA (travail, emploi et pouvoir d'achat), les foyers assujettis à l'ISF (dont le patrimoine est supérieur à 1,3 million d'euros au 1er janvier 2015) ont en effet la possibilité de déduire jusqu'à 75% de leurs dons dans la limite de 50.000 euros.
La stabilité fiscale rassure
"La stabilité de ces dispositions fiscales ressentie depuis deux ans est un élément-clé", souligne-t-il en appelant à "ne pas créer de nouvelles zones de turbulence en la matière".
Ce sont les niveaux de dons les plus élevés qui ont progressé le plus: 41% des personnes interrogées par internet entre le 27 janvier et le 15 février, déclarent avoir donné une somme de plus de 1.000 euros, en augmentation de 9%.
Les donateurs donnent en priorité pour des causes dites "vitales": la santé et la recherche médicale (64%) et l'aide aux plus démunis (61%). L'enfance et l'éducation arrivent en 3è position (42%) devant le handicap (38%), les personnes âgées (20%), la défense des animaux (19%) et la défense des droits de l'Homme (19%), la culture (18%) et l'environnement (17%). Les dons aux partis politiques ne sont pas mentionnés.