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Comment le gouvernement veut privatiser les radars embarqués

Le gouvernement a décidé de confier au secteur privé l'exploitation des voitures banalisées équipées de radars. Objectif: soulager la charge de travail des policiers et multiplier par plus de cinq le temps passé sur les routes par ces contrôleurs automatiques de vitesse.

Comment augmenter la productivité des services en charge du contrôle des infractions au code de la route? Le ministère de l'Intérieur a fait ses calculs. Pour piloter les voitures banalisées équipés de radars mesurant la vitesse des autres véhicules, il faut un conducteur et un opérateur.

Mais, faute de policiers disponibles, ces discrets radars mobiles sont sous exploités, ils ne tournent en moyenne que 75 minutes par jour. Dommage pour des voitures dont le coût unitaire peut atteindre 100.000 euros! Pour mieux les rentabiliser, il faudrait les faire tourner jusqu'à huit heures par jour. D'où l'idée du ministère: privatiser leur exploitation. Autrement dit recruter des conducteurs dans le secteur privé en s'appuyant sur un prestataire privé.

Les premiers appels d'offres lancés cet été

Les appels d'offres sont en cours dans la région Normandie. Concrètement la mission de ses chauffeur se résume à piloter le véhicule d'un point A vers un point B en respectant scrupuleusement l'itinéraire préétabli par les autorités. A aucun moment le chauffeur ne sait combien et quels véhicules ont été "flashés". Les données sont remontées en temps réel dans le centre de traitement. Si d'aventure une voiture radar devait s'écarter du droit chemin, l'entreprise lauréate de l'appel d'offre se verrait sanctionnée.

1000 emplois créés

Ces véhicules radars à conducteur unique sont testés depuis plusieurs mois en Normandie, les premiers flashs officiels sont attendus pour le mois de décembre. Le dispositif va ensuite s'étendre. Selon le ministère de l'intérieur 1000 emplois de chauffeurs pourraient être ainsi crées sur toute la France libérant parallèlement près de 400 emplois (en équivalent temps- plein) dans la police. Une bonne affaire aussi pour les caisses de l'État... Si aujourd'hui les radars embarqués comptabilisent environ 1,5 million de flashs par an le ministère en espère, au bas mot, 6 millions.

Jean-Baptiste Huet