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Conjoncture : Ayrault s'estime conforté par l'Insee

Jean-Marc Ayrault passe une journée plutôt sereine après les mauvaises prévisions de l'Insee, parues jeudi 20 décembre.

Jean-Marc Ayrault passe une journée plutôt sereine après les mauvaises prévisions de l'Insee, parues jeudi 20 décembre. - -

Le Premier ministre considère que les prévisions de croissance publiées par l'Insee n'affecte pas la ligne de conduite de son gouvernement. Plus étonnant, des soutiens directs et indirects se sont manifestés.

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour Jean-Marc Ayrault et son gouvernement. Au cœur d’une polémique née du départ de Gérard Depardieu pour la Belgique et sa fiscalité plus attrayante –fait somme toute anecdotique- le Premier ministre vit une journée de vendredi plutôt paisible, au lendemain des mauvaises prévisions économiques de l’Insee.

L’institut prévoit, en effet, une croissance de 0,1% sur les deux premiers trimestres de 2013, bien loin des 0,8% sur lesquels compte l’Exécutif pour atteindre ses objectifs.

Dans un mutisme inhabituel de la part de l’opposition, le gouvernement a ainsi pu réussir son exercice de communication. Le message est le suivant : les mauvais chiffres de l’Insee étaient attendus, le gouvernement a donc eu raison de prendre les mesures nécessaires.

Ainsi, pour Jean-Marc Ayrault, "les prévisions de l'Insee indiquent une croissance positive mais faible pour les deux premiers trimestres de l'année prochaine, ça ne peut que conforter le gouvernement dans sa détermination à mettre en oeuvre les choix politiques qu'il a faits". "Nous sommes en train de sortir de la crise de l'euro mais il faut persévérer", a-t-il ajouté.

Un soutien inattendu et appuyé de la part de Bruxelles

Même son de cloche du côté de François Hollande. Invité de la matinale d’Europe 1, ce vendredi, le chef de l’Etat s’est félicité du fait que la France ne soit "pas en récession". "La sortie de la crise de l’euro est proche", a-t-il ensuite assuré, ajoutant qu’il n’abandonnait en rien son objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année 2013. Même chose pour le projet de réduction du déficit à 3%, qui n’est pas remis en cause.

A ce propos, le Président de la république a reçu un soutien inattendu, en la personne d’Olli Rehn. Dans un entretien au Monde daté du 22 décembre, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires ouvre la porte à une certaine souplesse concernant l’objectif des 3%.

Selon lui, cet objectif "reste une référence, mais ce qu'il faut prendre en compte, c'est surtout l'effort structurel d'ajustement budgétaire que la France entreprend avec une intensité remarquable".(...) "Une fois que vous avez une stratégie budgétaire crédible à moyen terme, y compris par le biais de réformes, vous pouvez avoir un ajustement plus doux".

Seul Jean Arthuis, le sénateur centriste et ancien ministre de l'Economie, a pris la plume pour exprimer ses critiques : "Là ou le gouvernement attend une croissance de 0,8% du PIB, l'Insee prédit l'atonie. Le chômage va atteindre 11% de la population active, le feu est dans la maison", écrit-il. Mais il peine à trouver un écho.

Nul doute que par les temps qui courent, un peu de silence de l'opposition ne devrait pas contrarier le gouvernement.

Yann Duvert