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Le conseil national du PS analyse son succès et attaque Sarkozy

Dopé par son succès aux élections régionales, le Parti socialiste a lancé sa réflexion en vue de la présidentielle de 2012, pour laquelle Martine Aubry a lancé un appel à l'unité entre deux piques contre Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 27 mars 2010/REUTE

Dopé par son succès aux élections régionales, le Parti socialiste a lancé sa réflexion en vue de la présidentielle de 2012, pour laquelle Martine Aubry a lancé un appel à l'unité entre deux piques contre Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 27 mars 2010/REUTE - -

PARIS - Dopé par son succès aux élections régionales, le Parti socialiste a lancé sa réflexion en vue de la présidentielle de 2012, pour laquelle...

PARIS (Reuters) - Dopé par son succès aux élections régionales, le Parti socialiste a lancé sa réflexion en vue de la présidentielle de 2012, pour laquelle Martine Aubry a lancé un appel à l'unité entre deux piques contre Nicolas Sarkozy.

Réunis en conseil national à la Mutualité à Paris, quelque 1.300 militants PS ont tiré les leçons des scrutins régionaux des 14 et 21 mars, ravivant au passage la guerre contre la réforme territoriale voulue par le chef de l'Etat.

Les 23 présidents de région de gauche ont demandé vendredi au gouvernement le retrait de ce projet sous peine de remettre en cause "certains de leurs engagements envers l'Etat".

"On va priver les régions de leurs élus, on va affaiblir les régions et les départements puisqu'on va éloigner les élus des départements", a dit à la presse la députée Elisabeth Guigou.

Pour l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, "ce projet va se traduire par une augmentation de la fiscalité pour les ménages sur le plan local, il est complètement flou et confus et c'est une véritable manipulation électorale".

Dans son discours prononcé d'une voix cassée, Martine Aubry a lancé de nouvelles piques contre Nicolas Sarkozy, à commencer par sa volte-face sur la taxe carbone, reportée sine die.

"Il avait assuré il y a quelque mois, 'je le fais' et il avait ajouté 'c'est une question d'honnêteté, si on ne le fait pas, on n'est pas honnête'. Eh bien M. le président, c'est vous qui le dites !", a-t-elle ironisé devant une salle comble où avaient pris place les principaux ténors du PS.

La présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal et l'ancien premier secrétaire François Hollande manquaient à l'appel.

Pour Martine Aubry, Nicolas Sarkozy n'a pas compris le message des élections régionales, qui a vu la gauche l'emporter dans la quasi-totalité des régions.

"Il avait annoncé un changement de politique, il complète son équipe, les Français lui ont parlé de crise, lui essaie de colmater la crise de l'UMP : en gros c'est comme d'habitude, 'j'écoute mais je ne tiens pas compte', voilà ce qu'il a dit une fois de plus aux Français", a-t-elle martelé.

"UNIS, NOUS POUVONS BEAUCOUP"

Conscients que leur victoire aux régionales en 2004 n'avait pas empêché le PS d'échouer dans la course à l'Elysée trois ans plus tard, les socialistes peuvent toutefois s'appuyer sur des sondages favorables.

Selon une enquête Ifop pour Sud Ouest dimanche, Martine Aubry devancerait légèrement Nicolas Sarkozy (27% contre 26%) au premier tour si l'élection présidentielle avait lieu dans la foulée des régionales.

Un sondage CSA paru vendredi donnait pour la première fois le premier secrétaire du PS gagnant contre le président sortant en cas de duel.

Sans parler de 2012, Martine Aubry a lancé samedi un appel à l'unité de son camp.

"Unis, nous pouvons beaucoup, divisés, nous ne pouvons rien. La France a besoin et de l'unité des socialistes et de l'unité de la gauche, ça aussi c'est le message du deuxième tour de la semaine dernière", a-t-elle déclaré.

Laurent Fabius a appelé à rester prudent, citant une fable de Jean de La Fontaine : "Vous connaissez l'histoire de Perrette et le pot au lait, il y encore beaucoup de travail à faire".

Dans un entretien au Monde, le député PS Manuel Valls, candidat déclaré aux primaires à gauche, pense que ces dernières "peuvent changer le paysage politique en obligeant le Parti socialiste à se dépasser".

"Ce qui est en jeu, c'est notre crédibilité et notre capacité à gouverner dans des temps difficiles", dit-il.

Sur la question des retraites, le grand chantier de ces prochains mois pour le gouvernement, Manuel Valls appelle "au nom de la responsabilité", à "proposer un pacte national sur ce sujet, non seulement avec les partenaires sociaux, mais aussi avec la majorité.

Elizabeth Pineau, édité par Nicole Dupont