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Finances publiques

Contribution exceptionnelle des entreprises: une "injustice totale" selon le Medef

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Thibault Lanxade, le vice-président de l'organisation patronale, a vivement critiqué le projet du gouvernement destiné à compenser partiellement l'annulation de la taxe sur les dividendes.

Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, a qualifié ce lundi "d'injustice totale" la contribution exceptionnelle que le gouvernement veut imposer aux entreprises après l'annulation de la taxe sur les dividendes, soulignant que les banques seraient fortement touchées. "Ce que s'apprête à faire le gouvernement, qui est de prélever les entreprises, c'est une injustice totale", a déclaré le dirigeant sur Boursorama.

Pour rappel, le gouvernement prépare actuellement un projet de loi de finances rectificative d'urgence après l'annulation de la taxe sur les dividendes qui le contraint à rembourser 10 milliards d'euros.

Face à cette situation, le ministre de l'Économie a en effet annoncé que l'État, qui prendra "une partie du contentieux" à sa charge, allait mettre en place une "contribution exceptionnelle" sur les grandes entreprises.

Le Medef veut des contreparties

Le vice-président du Medef a déploré que l'État veuille "corriger sur les entreprises" la décision du Conseil constitutionnel français d'invalider la taxe à 3% sur les dividendes, regrettant notamment que les grands groupes soient toujours "montrés du doigt en France".

"Pour le moment, la discussion semble être autour des très grandes entreprises qui seraient mises à contribution sous forme d'un impôt sur les sociétés de façon exceptionnelle", a affirmé Thibault Lanxade, qui a précisé qu'une dizaine, voire une vingtaine de grands groupes pourraient être touchés par cette mesure, en particulier le secteur bancaire.

"Les banques seraient impactées de façon très forte. Elles pourraient avoir à peu près un tiers de cette surtaxe imputé dans leurs résultats", a-t-il expliqué, avant de demander des contreparties au gouvernement, en particulier sur le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

"Il y a en parallèle les discussions que nous avons sur le CICE, qui va être définitivement pérennisé en baisse de charges, ce qui est une bonne chose, mais dont la méthode de calcul doit encore être alignée. Tout est sur la table", a affirmé le responsable du Medef.

Y.D. avec AFP