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Finances publiques

La Corée du Sud: un avant-goût de paradis pour les opérateurs français?

La 4G sud-coréenne fait rêver les opérateurs français.

La 4G sud-coréenne fait rêver les opérateurs français. - -

Pour Orange, SFR et Bouygues, la 4G représente une poule aux œufs d’or très attendue sur un marché des télécoms morose... L’expérience sud-coréenne prouve que l’espoir est permis...

Si le monde des télécoms avait un paradis, il ressemblerait probablement au marché sud-coréen. Un pays ultra-connecté, où les consommateurs changent en moyenne de téléphone portable plus d’une fois par an - un record mondial – tout en signant des contrats d’engagement de 24 mois. Autre atout considérable: c’est un marché où les clients adoptent les nouveaux services à vitesse grand V.

Alors que la France commence juste à déployer son réseau très haut débit mobile, un tiers des abonnés mobiles coréens disposent d’ores et déjà d’un forfait 4G… Surtout la facture moyenne a explosé: de 24 euros chez les clients 3G, le revenu moyen par abonné a doublé pour toucher du doigt les 50 euros chez les Coréens qui ont souscrit à une offre 4G. De quoi faire pétiller les yeux des opérateurs français qui, à l’heure du low cost roi, misent tout sur cette technologie.

Pourtant, il y a encore quelques semaines, l’opérateur coréen SK Telecom mettait en garde ses homologues européens. Selon lui, l’augmentation des tarifs ne compenserait pas les lourds investissements nécessaires pour déployer un réseau 4G. Argument balayé d’un revers de main par un concurrent: "c’est une activité très rentable, ils gagnent des milliards grâce au LTE."

Autre limite, soulignée par un responsable européen de LG (qui en plus de fabriquer des téléphones est opérateur téléphonique sur son marché domestique): contrairement à la Corée avant l’arrivée de la 4G, la France dispose déjà d’une 3G dopée aux stéroïdes (H+, Dual Carrier…). Autrement dit, il va falloir faire de la pédagogie pour montrer aux consommateurs le saut technologique que représente la 4G… et les convaincre de dépenser 10 euros de plus en moyenne sur leur forfait, après un an de guerre des prix enragée sur le marché.

De notre envoyé spécial en Corée du Sud et Anthony Morel