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Finances publiques

Crédit d’impôt : l'impact pourrait être spectaculaire sur les bénéfices des entreprises

Les gains générés par le Crédit d'impôt pour les entreprises seront en partie reversés aux consommateurs

Les gains générés par le Crédit d'impôt pour les entreprises seront en partie reversés aux consommateurs - -

D’après deux notes d’analyses parues lundi 17 et mardi 18 décembre, des entreprises verront leur bénéfice augmenter grâce au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Une partie de ces gains devrait profiter aux consommateurs.

Le choc de confiance souhaité par le gouvernement n’est encore qu’un vœu pieux. En majorité, les chefs d’entreprises ne sont pas convaincus par le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Pourtant il devrait être simple, et surtout efficace : plusieurs notes d’analystes avancent ainsi des chiffres spectaculaires.

Lundi 17 décembre, Exane BNP Paribas a publié la sienne, suivie par Société générale mardi 18 décembre. Et selon leurs études, l’impact théorique sur le résultat net des entreprises pourra être vraiment important, en particulier pour les secteurs qui emploient le plus de salariés payés entre 1 et 2,5 smic.

Une hausse estimée à 18% en 2014 pour le bénéfice d'Air France

Selon la Société Générale, l’impact sur les résultats nets ira de 5 ou 10% à 20% pour certaines entreprises. Notamment celles de la grande distribution et des services aux collectivités.

Veolia et Suez Environnement vont par exemple faire partie des grands gagnants du CICE, puisque leur résultat net devrait bénéficier d’un taux d’augmentation à deux chiffres. L’impact sur le bénéfice 2014 d'Air France-KLM est, lui, estimé à 18%!

Les entreprises de construction devraient également bénéficier à plein de la mesure. Eiffage devrait voir un effet positif de 17% sur son résultat net, Bouygues de 10%.

Reste une question: que vont faire les entreprises de cet argent? En fonction de leur secteur et de leur activité, elles vont l'utiliser à des fins différentes.

Dans les services aux collectivités, où les marges sont très faibles, on peut imaginer que le taux de rétention de ces fonds sera très fort, pour restaurer la profitabilité, et donc le résultat.

Dans la grande distribution, le crédit d’impôt sera peut-être utilisé dans le cadre de la guerre des prix. Donc il bénéficiera directement au consommateur. Pour Carrefour et Casino par exemple, la moitié de ces fonds ira dans les résultats, l’autre moitié servira à baisser les prix des produits.

Dans un secteur où la pression concurrentielle est très forte, celui des Sociétés de service en ingénierie informatique (SSII), les analystes s’attendent à ce qu’une grande partie de ces bénéfices soit rendue aux clients.

Grégoire Favet